L’événement: le conseil de la Choura du parti islamiste Ennahdha a choisi de ne soutenir aucun candidat à l’élection présidentielle. La nouvelle a été annoncée, vendredi tard dans la nuit, par Fathi Ayadi, président dudit conseil. Pour certains, c’est “ouf de soulagement“. Pourtant, ce choix, qui intervient quinze jours avant le scrutin présidentiel, ne manque pas d’enjeux non seulement pour la prochaine présidentielle mais aussi et surtout pour tout le processus démocratique engagé en Tunisie, et même pour l’avenir du pays.
Concernant son impact sur les candidats, empressons-nous de signaler que cette décision dessert toutes les candidatures qui avaient tablé, même à la dernière minute, sur l’appui des 800.000 électeurs d’Ennahdha. C’est particulièrement le cas d’Ahmed Néjib Chebbi, Mohamed Frikha, Hamouda Ben Slama, Mustapha Ben Jaafar…
Elle sert, par contre, la candidature du président populiste sortant, Moncef Marzouki pour qui les troupes d’Ennahdha, génétiquement hostiles au projet de modernité et de laïcité véhiculé par le camp démocratique conduit par Nida Tounès, auraient voté avec ou sans la consigne de la direction de leur parti.
En dépit de son bilan catastrophique et de son impopularité auprès des élites et des médias, le candidat Marzouki, appuyé (de façon indirecte) par le Qatar, constitue pour elles une ultime chance pour «équilibrer le paysage politique».
Localisées en grande majorité au sud conservateur du pays, ces troupes, idéologiquement et subitement imbues des valeurs véhiculées par l’Etat islamique en Irak et au Levant (Daech), en l’occurrence l’application de la Chariâa et l’instauration du Califat, n’ont jamais cru en l’Etat tunisien et n’ont jamais été démocrates.
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