Les personnes arrêtées dans le cadre de l’affaire des troubles du 18 octobre 2012 à Tataouine poursuivent leur grève de la faim sauvage entamée depuis une semaine, ce qui a nécessité de conduire deux parmi eux à l’hôpital régional de Médenine, mercredi, d’après des informations fournies par le président de la section de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme à Médenine, Lamine Ksiksi.
Durant ces troubles, on a enregistré le meurtre de Lotfi Naguedh, coordinateur du mouvement de Nidaa Tounés dans la région. Face à la dégradation de la santé des individus arrêtés, leurs familles ont observé un sit-in devant la prison civile de Harboub, dans la région, pour demander l’élargissement de leurs enfants, en se basant sur le dépassement des délais de la détention provisoire (14 mois dans la législation tunisienne), faisant de leur libération immédiate, une “demande légitime”, d’après Najet Chebli, parente de l’un des détenus.
Les protestataires ont scandé des slogans appelant à l’application de la loi et à la libération de leurs enfants, considérant que “le dossier de cette affaire est obscur et qu’il n’avait pas suivi le rythme normal, parce qu’il avait été politisé”.
Pour sa part, un des avocats du comité de défense des détenus dans cette affaire, Fathi Karaoud, a qualifié le maintien en détention de ses clients “est un grave précédent en Tunisie, surtout qu’on s’est basé sur l’article 85 du Code des procédures pénales pour la libération d’autres détenus, sous l’ancien régime, après la période des 14 mois”.
Il a ajouté que “les détenus sont dans une situation de détention illégale qui nécessite une intervention pour imposer la libération immédiate”. L’avocat a évoqué “l’existence d’hésitations dans le traitement du dossier, parce son examen s’est fait politiquement”, soulignant sa détermination “à aller de l’avant dans la défense du dossier pour la libération des détenus”.