Les membres de la commission des droits, des libertés et des relations extérieures de l’Assemblée nationale Constituante (ANC) ont auditionné, jeudi, le ministre des Droits de l’homme et de la justice transitionnelle, Samir Dilou sur les actes de torture et de maltraitance qu’auraient subis ces derniers mois des détenus impliqués dans des affaires de terrorisme, d’appartenance à la mouvance salafiste ou de droit commun.
Les constituants ont demandé des éclaircissements sur le rôle du ministère de l’Intérieur dans la vérification de l’exactitude de ces informations et l’ouverture d’enquêtes outre les mesures à prendre pour mettre fin à ces pratiques. Prenant la parole, le ministre des Droits de l’homme, Samir Dilou a souligné que la torture n’est plus une pratique courante et méthodique comme c’était le cas avant la révolution, estimant qu’il s’agit plutôt de « dépassements » commis dans le cadre d’une guerre menée contre le terrorisme.
« Notre guerre est contre le terrorisme et non contre les salafistes », a-t-il assuré, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer le contrôle sur les conditions de détention et d’enquête afin de lutter contre ces pratiques. Par ailleurs, Dilou a déploré le retard dans l’adoption de la loi organique portant création de l’instance nationale contre la torture et du projet de loi sur la justice transitionnelle, soulignant l’impératif de lutter contre cette pratique et d’en dévoiler la vérité.
La présidente de la commission a annoncé lors de la séance d’audition l’ouverture des candidatures à l’instance nationale contre la torture et ce dès la publication de la loi au journal officiel, mettant l’accent sur le rôle dévolu à cette instance dans la lutte contre la torture à travers le contrôle, la diffusion des informations et de la culture des droits de l’homme.