Le mouvement Ennahdha a organisé, mardi après-midi à l’avenue Habib Bourguiba, une marche de femmes pour soutenir la légitimité. La marche, organisée à l’occasion de la fête nationale de la femme, s’est déroulée sous le signe “les femmes de Tunisie, pilier de la transition démocratique et de l’unité nationale” a été accompagnée par des discours et de séquences musicales louant la patrie et la femme.
Les participantes ont entonné l’hymne national, tout en brandissant les drapeaux de la Tunisie et de l’Egypte, ainsi que les étendards d’Ennahdha. Les tenues traditionnelles tunisiennes étaient, aussi, au rendez-vous, au cours de cette manifestation, avec des femmes en “Sefsari” (voile de la femme typiquement tunisien), le “Haïk” (tenue du sud du pays), la “malia” (vêtement de femmes rurales) et la “chéchia” (coiffe pour les hommes).
La marche a démarré vers 16H00 et les manifestantes ont scandé des slogans appelant à la consolidation des acquis de la femme, le soutien à la légitimité, l’appel à ne pas dissoudre l’assemblée nationale constituante et à laisser le gouvernement poursuivre son action.
Cette manifestation qui s’est étendue des environs du café de Paris, à l’avenue Bourguiba, jusqu’au bâtiment du ministère de l’Intérieur, a été marquée par la présence de banderoles sur lesquels on pouvait lire “la femme veut une unité nationale et la réussite de la transition démocratique” et “les femmes d’Ennahdha contre l’exploitation, la marginalisation et la violence”.
Wassila Zoghlami, membre du bureau exécutif et responsable du bureau central de la femme et de la famille du mouvement Ennahdha, a fait remarquer, dans une déclaration à l’agence TAP, que cette marche “a réuni des milliers de participantes et de participants, entre citoyens, représentants de partis, membres de l’Assemblée nationale constituante et de composantes de la société civile, femmes indépendantes et femmes rurales”.
Sur la tribune placée au milieu de l’avenue Bourguiba, Meherzia Laabidi, première vice-présidente de l’ANC, a indiqué que la femme tunisienne réaffirme aujourd’hui son attachement à son identité et ses spécificités. Evoquant la crise politique actuelle, elle a souligné qu’elle ne peut se résoudre qu’à travers le dialogue, appelant l’élite politique et tous les partis à se réunir autour d’une table de négociation et à faire prévaloir l’intérêt national.
”Il faut que la discorde cesse, personne ne peut exclure l’autre, ni remettre en cause les droits et libertés ainsi que le processus démocratique”, a-t-elle dit, ajoutant que ”le vide politique n’est pas la solution, et qu’on ne permettra pas de faire échec à l’expérience démocratique ni au modèle tunisien dont tout le monde attend qu’il réussisse”. ”Personne ne peut supprimer le choix et la voix de la femme exprimée lors des élections” a-t-elle affirmé.
De son côté, l’élue du CPR, Monia Bouali, a appelé tous les acteurs politiques à l’unité et au respect de la légitimité électorale. ”C’est à travers la légalité que les droits de la femme et sa dignité seront respectées, nous avons la main tendue, pour la Tunisie, à tous ceux qui ne partagent pas nos opinions et à tous ceux qui veulent nous exclure”, a-t-elle déclaré.