La Tunisie abritera toujours le bureau régional de la Banque africaine de développement (BAD) et servira « d’Agence temporaire de relocalisation » (ATR) pour la banque et ce en fonction de l’évolution de la situation dans la capitale ivoirienne Abidjan, a affirmé dimanche, M.Lamine Dohgri, ministre du développement et de la coopération internationale.
Il a précisé que la « relocalisation » des activités de la banque à Abidjan se déroulera conformément aux conditions et aux modalités prévues dans la feuille de route adoptée par le conseil des gouverneurs de la BAD au cours de leur réunion annuelle les 30 et 31 mai 2013, à Marrakech (Maroc), et ce «sans précipitation, ni improvisation ou pressions politiques».
Intervenant lors d’une conférence de presse à Tunis, le ministre a par ailleurs a souligné que le transfert du siège de la BAD se déroulera d’une manière organisée et par étape.
L’objectif recherché, a-t-il dit, est de préserver les intérêts des employés de cette institution internationale et de leurs familles (entre 4000 et 5000) et d’éviter les contestations qui peuvent perturber ses activités.
La feuille de route n’a pas fixé de délais pour la relocalisation de la banque à Abidjan, a précisé M.Doghri, expliquant « que cette opération reste tributaire de l’évolution de la situation sécuritaire et de la qualité des services de base ( santé et éducation .) dont l’évaluation a été confiée, selon ses propos, à des organisations internationales indépendantes (comme l’ONU).
Et d’ajouter que la Tunisie est prête à accueillir cette grande institution financière en cas d’absence de conditions à même de garantir le déroulement normale des activités de la BAD à Abidjan.
« La Tunisie dispose de tous les attributs de réussite comme en ont témoigné les gouverneurs de la BAD », a-t-il noté.
M.Doghri a, par ailleurs, déclaré que « la décision relative au retour des activités de la BAD à Abidjan est essentiellement liée à l’amélioration des conditions sécuritaires dans la capitale ivoirienne et à la concrétisation de l’accord adopté en juin 2011, concernant la relocalisation temporaire des opérations du groupe de la banque et de son personnel à Tunis pendant trois ans et le retour à Abidjan si la situation évolue positivement dans ce pays.
En vertu de cet accord, le conseil d’administration est chargé du suivi et de l’exécution de la feuille de route ainsi que de la présentation des rapports périodiques au conseil des gouverneurs dans ce sens.
Ce dernier point a suscité un différend entre la Tunisie et la Cote d’Ivoire avant de parvenir à un accord.
Il a ajouté qu’au cours des réunions des gouverneurs de la BAD, il a été convenu de mettre en uvre la feuille de route dans le cadre de la coopération entre le gouvernement tunisien, la Cote d’Ivoire et la BAD, loin de « toute politisation » de cette opération très coûteuse et compliquée au plan technique.
La relocalisation sera effectuée d’après le ministre, à travers un «processus de décentralisation » qui consiste à déterminer le nombre des agents qui demeureront en Tunisie, qui a accueilli la BAD pendant 10 ans et lui a garanti des conditions propices au développement de ses activités et ses services.
Par ailleurs, M.Doghri a annoncé que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ouvrira, au cours du mois de juin 2013, un bureau à Tunis, le premier en Afrique et en dehors de l’Europe.
L’inauguration officielle du bureau aura lieu en marge du forum de Tunis sur l’investissement prévu les 13 et 14 juin 2013, a-t-il dit, précisant que ce bureau emploiera 20 cadres tunisiens.