Des manifestants ont jeté des pierres, hier lundi 17 décembre 2012 contre le Président de la République Moncef Marzouki et le président l’Assemblée Nationale Constituante Mustapha Ben Jaafar à Sidi Bouzid, où se déroulaient les célébrations du deuxième anniversaire de la révolution.
Cet incident à Sidi Bouzid a fait l’objet de plusieurs publication dans la presse étrangère.
En scandant “le peuple veut la chute du gouvernement”, les manifestants ont aussi envahi le parvis sur lequel était montée la tribune où le chef de l’Etat s’était exprimé. La police n’est pas intervenue, alors que les heurts entre manifestants et policiers se multiplient dans le pays depuis plusieurs mois.
TF1 News
La lutte contre les difficultés économiques dans la région de Sidi Bouzid, où un commerçant s’était immolé par le feu le 17 décembre 2010, était l’une des promesses phares de la révolution. Mais aux yeux des manifestants, le gouvernement de coalition dominé par le parti Ennahda, n’a pas tenu ses engagements. Selon le ministère de l’industrie tunisien, les investissements y ont chuté de 36% et les offres d’emplois de 24,3% sur les 11 premiers mois de 2012 par rapport à la même période l’année précédente.
Le Parisien
Copieusement sifflé lors de son allocution, M. Marzouki a demandé aux Tunisiens d’être patients, alors que la misère était déjà au coeur des causes de la révolte de l’hiver 2010/2011 qui a renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali.
“Le gouvernement n’a pas de baguette magique pour changer les choses (…). Il a besoin de temps pour solder l’héritage de 50 ans de dictature”, a tenté d’argumenter le président, qui avait déjà été chahuté près de la tombe de Bouazizi.
Le Nouvel Observateur
“Je comprends cette colère légitime, mais le gouvernement a diagnostiqué le mal. Dans six mois, un gouvernement stable sera en place et livrera les médicaments pour guérir le mal du pays”, a-t-il déclaré. “Pour la première fois, nous avons un gouvernement qui ne vole pas le peuple”, a-t-il encore dit, hué par les manifestants.
Le Point
Marzouki et Ben Jaâfar ont-ils été envoyés au casse-pipe par un Jebali qui a eu plus de flair ? Officiellement, le chef du gouvernement était victime d’un « rhume subit ». Les deux alliés assuraient donc à Sidi Bouzid leur fonction naturelle au sein d’une coalition bancale : un rôle essentiellement protocolaire.
« Le meilleur remède contre le jet de pierres est le rhume », pouvait-on lire sur les réseaux sociaux, décidément facétieux.
Le Courrier de l’Atlas
Le gouvernement dirigé par Ennahda est la première cible de ces critiques. Dix des organisateurs du festival Bouazizi, célébrant le début de la première révolution du Printemps arabe, ont ainsi démissionné la semaine dernière en dénonçant la “mainmise” du parti islamiste sur l’organisation des événements.
Huffingtonpost
M. Marzouki avait déjà été chahuté quelques heures plus tôt, lorsqu’il s’était rendu sur la tombe de Mohamed Bouazizi, le vendeur ambulant qui s’était immolé par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, donnant le coup d’envoi au Printemps arabe. Des islamistes radicaux étaient présents en nombre lundi devant la préfecture de Sidi Bouzid: des militants du parti Hizb Ettahrir, un mouvement autorisé se disant non-violent, brandissaient des drapeaux noirs ou blancs, bannières de la mouvance salafiste.
Le Figaro
Sinistrée depuis des décennies, la région de Sidi Bouzid, à l’instar du reste de l’intérieur de la Tunisie, estime que le gouvernement, dirigé par les islamistes d’Ennahdha, a trahi les engagements de la révolution. « Les gens au gouvernement agissent comme pour nous punir d’avoir déclenché la révolution. Rien n’est fait pour nous, ils ne font que se partager les fauteuils », s’est insurgé Midani Khassemi, un chômeur de 36 ans blessé durant la révolte.
« Ils nous ont donné quelques chantiers provisoires qui ne résolvent pas le problème endémique du chômage », a renchéri Fader Khlifi, 27 ans.
Jeuneafrique.com
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