La présidente de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) Wided Bouchamaoui a souligné, jeudi, que l’émission d’un emprunt obligataire, à laquelle contribueraient le secteur privé et les banques, procurerait les financements nécessaires au budget.
Cette proposition intervient en raison des difficultés que le pays connaît en matière de mobilisation des financements extérieurs et la suspension des nouvelles redevances instituées par la loi de finances 2014 lesquelles ont suscité un large mouvement de protestation dans le pays. Lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du programme d’action de l’organisation patronale en 2014, Bouchamaoui a appelé le futur gouvernement à accélérer l’élaboration d’une loi des finances complémentaire pour l’exercice 2014 afin de booster le développement et l’investissement.
La présidente de la centrale patronale a ajouté, au cours de cette conférence qui se tient à une journée de la célébration du 67ème anniversaire de l’UTICA, que cette année sera difficile en raison des répercussions des problèmes que la Tunisie a connus en 2013.
La présidente de l’UTICA, l’un des membres du quartet parrainant le dialogue national, a appelé le gouvernement de Mehdi Jomaa à aplanir la situation en Tunisie et rétablir la sécurité en prévision de l’organisation des élections législatives et présidentielles et afin d’impulser le développement. Elle a appelé à renforcer la conciliation nationale, garantir la neutralité de l’administration et des mosquées, réformer le système éducatif, mettre fin à la cherté de la vie, retrouver les équilibres généraux et enfin à accorder l’intérêt requis aux régions.
Bouchamaoui a appelé le nouveau gouvernement à présenter au citoyen l’état réel de la caisse générale de compensation (CGC), à réaliser l’équité fiscale et à revoir le schéma de développement, exprimant ses regrets quant à la non constitutionalisation de la liberté d’initiative, proposée par l’UTICA.
Elle a évoqué la suspension de l’organisation patronale de sa participation au conseil de l’administration de la Banque centrale de la Tunisie (BCT), et ce après la révolution du 17 décembre 2010/14 janvier 2011. Toutefois, a-t-elle souligné, l’UTICA continue à examiner avec la BCT certains dossiers, tels que les comptes en devises et l’incitation des tunisiens résidents à l’étranger à ouvrir des comptes dans les banques tunisiennes.
Le programme d’action de l’organisation patronale pour l’année 2014 comporte des mesures pour développer le contrat social conclu le 14 janvier 2013 entre le gouvernement, l’organisation patronale et l’union générale tunisienne du travail (UGTT) afin d’impulser la croissance. Ce programme stipule également des mesures permettant de se rapprocher des professionnels dans les régions, d’examiner la question du commerce parallèle et d’accorder plus d’intérêt à l’investissement régional. L’union va uvrer à s’orienter vers le continent africain à travers l’encouragement des entreprises à s’y implanter et à exporter vers l’Afrique.
Il s’agit, en outre, d’impulser la coopération maghrébine (activer l’union maghrébine des employeurs) et d’identifier les mécanismes les plus efficaces permettant de promouvoir la coopération avec l’Europe. Selon le même programme, l’UTICA va veiller à intensifier l’action du centre d’études et de recherches ainsi que celle du centre de conciliation et de l’arbitrage, relevant tous deux de l’organisation patronale, aux fins de réaliser des études sectorielles pour le premier et de trouver des solutions aux difficultés et d’assurer l’arbitrage dans plusieurs dossiers pour ce qui est de la seconde structure. Le programme d’action sera présenté de manière détaillée au conseil national de l’organisation patronale qui se tiendra fin janvier 2014.