Depuis l’élection de M. Morsi en juin, toute l’Egypte attendait une confrontation entre la confrérie des Frères musulmans, dont est issu le premier chef d’Etat civil de l’histoire du pays, et l’institution militaire, colonne vertébrale du régime depuis l’avènement de la république en 1952. Annoncé pour septembre, après le ramadan et avant la fin des travaux de l’Assemblée constituante, le choc a finalement eu lieu plus tôt que prévu, écrit le journal lemonde.fr.
Dimanche 12 août, Mohamed Morsi a ainsi pris les Egyptiens par surprise en faisant annoncer la mise à la retraite – avec effet immédiat – du maréchal Tantaoui, ministre de la défense et chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute d’ Hosni Moubarak à la suite de la révolution de janvier-février 2011.
Ce limogeage en bonne et due forme, compensé par un poste honorifique de conseiller à la présidence, s’est accompagné de la mise sur la touche de Sami Enan, le chef d’état-major de l’armée et numéro deux du CSFA.
Le président Morsi a également annulé la déclaration constitutionnelle du CSFA de juin, attribuant de larges pouvoirs aux militaires, notamment celui de légiférer, après la dissolution, entre les deux tours de la présidentielle, du Parlement – largement dominé par les islamistes – sur décision de justice.
Dernière annonce, passée au second plan dans cette journée riche en rebondissements : la nomination d’un vice-président en la personne du juge Mahmoud Mekki, particulièrement actif lors de la fronde des magistrats contre le régime Moubarak en 2005.
(Source: Lemonde.fr)