Le ciel du “printemps arabe” s’assombrit par l’ouest. Les belles et éphémères éclaircies des révoltes tunisienne et égyptienne se rembrunissent. Face à l’imminence de ce grain dévastateur, une bonne partie de l’intelligentsia arabe continue de baigner dans sa léthargie légendaire, confondant le présent avec le passé, obsédée par son fantasme du retour au sein maternel.
Qui ne se souvient de la « grande révolte arabe » contre l’empire ottoman agonisant ?! L’histoire serait-elle un éternel recommencement ?!
Il y a tout juste cent ans, Hypnotisés par l’ Occident, manipulés par les Français et les Britanniques, les Arabes de la péninsule aidaient à porter le coup de grace aux Ottomans. Leur nationalisme fougueux fut savamment exploité par les grandes puissances de l’époque et se transforma en piège mortel. Mais il n y avait pas que les arabes qui fussent instrumentalisés ; usant du même stratagème, les puissances occidentales ont oeuvré à exacerber le nationalisme turc tout en poussant la communauté chrétienne à la révolte. C’est en dressant les ethnies et les confessions les unes contre les autres que l’Occident parvient à faire imploser l’empire Ottoman.
Le rêve naïf de libération arabe a vite viré au cauchemar à la suite des accords franco-britanniques de Sykes-Picot. Balkanisé, le Proche-Orient ne se relèvera plus et continue jusqu’à nos jours à être miné par les dissensions internes, confessionnelles, ethniques et politiques entretenues par Londres Paris et Washington.
Par Fethi GHARBI
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