Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a souligné mardi que l’émission d’Attessia sur l’affaire de complot contre la sûreté de l’Etat n’a pas respecté l’éthique journalistique.
“L’émission “RDV 9”, diffusée sur la chaîne Attessia autour de l’affaire dite de complot n’a pas respecté un principe fondamental du travail journalistique et du droit international des Droits de l’Homme celui de la “présomption d’innocence”, avertit le Syndicat dans une déclaration.
Le Syndicat a constaté une absence quasi-totale de diversité dans les avis, les informations et les sources dans l’épisode concerné ce qui va à l’encontre du principe de l’équilibre, du droit à l’information et de l’avis contraire.
“Le droit des accusés à se défendre”, a été bafoué, s’indigne encore le SNJT.
Le syndicat a aussi indiqué que le programme n’ a pas fait la distinction entre les informations et les avis afin que le spectateur puisse juger d’une manière objective.
“Le programme « s’est présenté sous la forme d’un procès médiatique à sens unique, alors que seule, la justice est habilitée à statuer sur les dossiers», fustige le Syndicat.
Face à ces violations constatées, le SNJT a invité la chaîne à présenter des excuses, exhortant les responsables à cesser d’utiliser la chaîne pour “des agendas politiques qui n’ont pas de relation avec la profession du journaliste.”
Dans un contexte connexe, le Syndicat estime que le fait de permettre aux médias de couvrir aujourd’hui la première audition de l’affaire dite de “complot ” “remet les choses en place”.
Pour le Syndicat, l’affaire est d’intérêt national et international. Le travail journalistique à l’intérieur des salles d’audience n’est pas soumis à une autorisation préalable du ministère de la Justice
Le syndicat a dans le même contexte ajouté que la loi interdit la censure préalable sur la liberté d’expression.
De même, la Constitution garantit dans son article 38 le droit à l’information et les journalistes peuvent, de ce fait, exercer leur droit à couvrir les audiences.