Le ministère de la santé vient d’interdire le recours aux amalgames dentaires pour soigner les caries des enfants de moins de 15 ans et des femmes enceintes ou allaitantes, selon une circulaire qu’il a publiée récemment, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) contenues dans la convention de Minamata sur le mercure, un traité international visant à protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets néfastes du mercure, et la décision de la troisième session de la Conférence des Parties à la Convention.
Le ministre de la santé a appelé, dans la circulaire dont une copie est parvenue à la TAP, les directeurs généraux, les directeurs des établissements de santé publics et les dentistes des secteurs public et privé à prendre les mesures nécessaires pour respecter ces recommandations afin de protéger la santé humaine et de préserver l’environnement.
La Convention de Minamata sur le mercure que la Tunisie a ratifiée en 2013, est la première convention internationale sur l’environnement et la santé adoptée depuis près d’une décennie. Elle porte le nom du lieu au Japon où, dans le courant du 20ème siècle, des milliers de personnes ont été empoisonnées par des effluents industriels contaminés au mercure, victimes de symptômes paralysant qui prirent le nom de maladie de Minamata.
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP), le mercure est un métal lourd hautement toxique qui représente une menace pour la santé humaine et l’environnement au niveau mondial. Avec ses divers composés, il présente une série d’effets graves sur la santé et est particulièrement nocif pour le système nerveux, la thyroïde, les reins, les poumons, le système immunitaire, les yeux, les gencives et la peau.
Il peut entrainer des pertes de mémoire ou des troubles du langage, et les dommages qu’il cause au cerveau sont irréversibles. Il n’existe pas de niveau d’exposition au mercure élémentaire qui soit sans risque pour le corps humain, des effets pouvant être constatés même à de très faibles concentrations. Les fœtus, les nouveau-nés et les enfants sont parmi les plus vulnérables et les plus sensibles aux effets nocifs du mercure.
L’objectif de la convention de Minamata est de protéger la santé humaine et l’environnement contre les émissions et rejets anthropiques de mercure et de composés du mercure. A cette fin, ses dispositions portent sur l’ensemble du cycle de vie du mercure, via notamment le contrôle et la réduction d’un large éventail de produits, procédés et industries qui utilisent, rejettent ou émettent du mercure.
La convention traite également de l’extraction minière primaire de mercure, son exportation et importation, son stockage dans des conditions sûres ainsi que son élimination en tant que déchet. Repérer les populations à risque, améliorer les soins médicaux et la formation des professionnels de la santé dans l’identification et le traitement des effets du mercure devraient également résulter de la mise en œuvre de la convention.