Un accord de coopération a été signé, mardi, entre le Centre de Traitement de la Douleur de la Rabta, le syndicat des cliniques privées, et les laboratoires pharmaceutiques Sanofi Aventis, pour une meilleure prise en charge de la douleur en Tunisie, et ce, à l’occasion de la journée mondiale contre la douleur, célébrée annuellement chaque troisième lundi du mois d’octobre.
L’accord signé s’articule autour de trois axes principaux, le premier, est lié à la formation des professionnels de la santé dans le domaine de la lutte contre la douleur et leur sensibilisation à l’impératif d’adopter les moyens les plus efficaces pour traiter les patients dont les problèmes de santé impliquant des douleurs, a déclaré aux médias, Dr.Mohamed Zakhama, président du syndicat des cliniques privées.
Le deuxième axe de l’accord, porte sur la mise en place d’un réseau de “médecins référents” dans les cliniques privées, et qui sera constitué d’un corps médical spécialisé dans le traitement de la douleur et qui assure l’intégration du programme de prise en charge et de gestion de la douleur au sein de ces cliniques. Le troisième axe, ajoute Zakhama, concerne l’adoption d’une approche qualité dans la fourniture de services de santé liés à la prise en charge des patients souffrant de douleurs.
Pour sa part, Dr.Sonia Khalbous, médecin principale au Centre de traitement de la douleur, a estimé que le domaine de la lutte contre la douleur en Tunisie reste marginalisé malgré la disponibilité des mécanismes de traitement, “qui demeurent néanmoins insuffisants”, a-t-elle indiqué, précisant qu’un nombre considérable de médicaments anti-douleur, restent tant onéreux qu’indisponibles au niveau des hôpitaux et ne sont inclus dans aucune liste de médicaments remboursables par la Caisse National d’Assurance Maladie (CNAM).
“Il est des types de douleurs complexes qui requièrent d’autres techniques d’intervention, usant notamment des équipements médicaux qui ne sont malheureusement pas disponibles en Tunisie”, a fait savoir Khalbous, ajoutant que les médecins appelés à assurer le fonctionnement de ce matériel font également défaut.
“La Tunisie accuse un grand retard en matière de traitement de la douleur”, a estimé Dr.Morched Abdelmoulah, spécialiste du traitement de la douleur, élaborant une comparaison avec la France qui dispose selon lui de “300 unités de traitement des douleurs, quand la Tunisie ne compte qu’une seule et unique unité, ainsi qu’un nombre restreint de médecins dans cette spécialité”, a-t-il poursuivi.
Il a dans ce sens révélé qu’une association scientifique tunisienne d’étude et de traitement des douleurs, première association du genre en Tunisie, a récemment été créée et regroupe des médecins de différentes spécialités qui œuvrent à développer cette discipline médicale dans le pays.