“Si le président de la République n’exerce pas réellement le pouvoir exécutif cela doit être pris en compte à l’avenir”, a déclaré Béji Caïd Essebsi en allusion à la révision de la Constitution.
L’article 71 de la Constitution est bien clair, a-t-il dit.
Il dispose que “Le pouvoir exécutif est exercé par le président de la République et un gouvernement présidé par un chef de gouvernement”.
“Le pouvoir exécutif a déjà été exercé par une seule tête : la présidence du gouvernement, mais uniquement par voie de consensus avec Ennahdha”, a-t-il rappelé dans son discours, mercredi, au Palais de Carthage, à l’occasion de la célébration du 63e anniversaire de l’indépendance.
Car, a-t-il argumenté, procéder à un remaniement gouvernemental en passant par le parlement pour obtenir la confiance sans l’aval de la présidence de la République est “illégal”.
L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a accepté ce choix, de sorte que le pouvoir exécutif n’est plus exercé à deux têtes (…) Le président de la République n’a plus aucun rôle et a été déchargé de ses responsabilités, a estimé Caïd Essebsi.
Critiquant le rendement du gouvernement, le président de la République a relevé que la situation aurait été plus gérable si le rendement du gouvernement était judicieux et sur la bonne voie.
Mais, a-t-il soutenu, tous les indicateurs dévoilés par le gouverneur de la Banque centrale et le ministre des Finances prouvent le contraire, comme en témoignent, a-t-il dit, l’augmentation de l’endettement et l’aggravation du déficit commercial.
“La réforme est encore possible”, a assuré le chef de l’Etat.
Pour cela, il faut faire preuve de détermination et revaloriser les ressources naturelles à l’instar des phosphates de Gafsa dont la production a chuté de moitié; de même que la production du pétrole qui couvrait dans le passé plus de 90% des besoins nationaux.
La Tunisie, a-t-il dit, manque “d’hommes d’Etat” qui se soucient de l’intérêt du pays et des générations futures dans une conjoncture mondiale marquée par des mutations accélérées.
Les hommes d’Etat sont différents des hommes politiques qui, eux, ne pensent qu’aux élections, a-t-il ajouté.