Entre les murs historiques de la médina de Sfax, des hommes de culture, des activistes de la société civile et des jeunes de la région de Sfax ont commémoré, samedi, le 136ème anniversaire de la bataille de Sfax contre la colonisation française du 16 juillet 1881.
La ville de Sfax est la dernière ville tunisienne à tomber aux mains des forces militaires française le 16 juillet 1881 après une épique résistance de la population et la mort de plus de 800 martyrs, selon plusieurs livres d’histoire dont celui de l’historien Ridha Kalel intitulé “Sfax et la colonisation: épopée d’une résistance 1881-1956”.
L’association “Sfax El Mezyena” a organisé, à cette occasion, à la place de la Résistance à Bab Kasbah, un “Flash mob” retraçant des moments historiques relatant la résistance des habitants à la colonisation.
Dans une ambiance festives et aux rythmes des tambours, un groupe de jeunes a dévoilé du haut des murs de la veille ville une grande banderole où il est inscrit en gros “l’histoire de la résistance” avec des illustrations de batailles des résistants et leur mort sous les balles des colonisateurs.
Le président de l’association Ahmed Charfi a déclaré à l’agence TAP que les jeunes participants ont voulu “adresser un message soulignant la nécessité de réécrire l’histoire nationale en mettant en valeur l’épopée des habitants de Sfax dans résistance pour l’indépendance du pays et en sortant de l’oubli ce militantisme que les politiciens en Tunisie ont voulu escamoter depuis l’indépendance jusqu’à nos jours” .
Avec la participation de plusieurs jeunes, activistes dans la société civile et des intellectuels, une rencontre a été organisée à Bab Diwan pour relater les faits historiques de l’épopée du 16 juillet 1881 en soulignant les violations perpétrées à l’encontre des habitants assimilées à des crimes de guerre.
Un activiste civile, dr Farouk Chaabouni, a récité de son côté un poème en dialecte tunisien de Mohamed Ghodhbène où il décrit l’entrée des forces françaises dans la ville de Sfax et glorifie l’héroïsme des habitants de la ville dans leur résistance acharnée à l’occupant. Le poème rappelle les crimes commis par l’occupant ainsi que les trahisons des complices des Français à l’époque.
L’ambassadeur de France Olivier Poivre d’Arvore avait restitué mercredi les clés de la vielle ville emportées par l’occupant après la chute de la ville et déposées dans le musée de la marine nationale française.
“Ces clés seront déposées dans la maison de la France à Sfax avant d’être remises au maire de la ville de Sfax qui sera élu lors des élections municipales en janvier prochain”, a-t-il déclaré.
De son côté, l’activiste civile dans les domaines de la culture et de l’histoire et président du club de photographie au complexe de la jeunesse à Sfax, Zaher Kammoun, a demandé des excuses de la France pour les crimes commis à l’encontre des habitants de Sfax. Il a demandé également aux autorités tunisiennes de commémorer l’anniversaire du 16 juillet en baptisant l’un des sites ou de l’avenue ou bien de le désigner journée nationale.