Les étudiants de l’Ecole nationale des ingénieurs (ENI) de Sfax et les professeurs adhérents au syndicat de cette institution ont souligné, vendredi, la poursuite de la grève commencée le 5 janvier 2015 par les étudiants et soutenue par les professeurs, contrairement à ce qui a été véhiculé par de nombreux médias.
Pour expliquer les développements de la grève et la position des étudiants et du syndicat des professeurs concernant les négociations avec l’autorité de tutelle, le directeur de l’ENI, Farhat Rekhiss, a indiqué, au cours d’une conférence de presse, vendredi, au siège de l’Ecole, que la grève qui entame sa quatrième semaine, sans qu’il y ait de résultats avec l’autorité de tutelle “augurent d’une crise aiguë dans le secteur”.
Il a considéré que les communiqués de l’autorité de tutelle n’ont pas pris en considération et d’une manière sérieuse les problèmes structurels du secteur, au niveau de l’infrastructure de base et de la concurrence déloyale des écoles privées qui ne respectent pas les critères devenus de véritables entraves pour les écoles des ingénieurs et les instituts préparatoires.
De son côté, l’étudiant Mohamed Amor Affès, porte- parole de la grève, a critiqué “l’indifférence de nombreuses parties” face à la dégradation de l’enseignement en ingénierie et “la marginalisation des compétences tunisiennes”, d’une manière qui s’aggrave, sans que l’autorité de tutelle intervienne efficacement.
Il a expliqué que le communiqué rendu public, récemment, par l’autorité de tutelle est “vague, faible et miné sur le plan juridique” et qu’il ne peut résoudre les véritables problèmes de la profession pour lesquels ils ont fait le sacrifice de leur droit à poursuivre leurs études, depuis un mois, menaçant d’accentuer leur mouvement si leurs revendications ne sont pas satisfaites.