Chanteur engagé de renommée internationale devenu homme politique, le sénégalais Youssou N’Dour a enflammé, vendredi soir, la scène de l’amphithéâtre romain de Carthage avec des chants et des danses ancrés dans les racines africaines.
C’est sans doute l’un des beaux spectacles présentés sur la scène de l’amphithéâtre de Carthage, et beaucoup ont raté l’occasion de se défouler sur des rythmes fous hauts en couleurs qui font vibrer les corps les plus réticents.
Danses sur les rythmes fous du m’balax
« Mama Africa», «Happy», «New Africa» ou encore des chansons populaires très rythmées ont ponctué le dernier concert de N’Dour, pour cette saison, au terme d’une tournée européenne.
Vêtu en costume traditionnel sénégalais bleu, Youssou N’Dour a, en compagnie de sa troupe et ses danseurs, semé la joie de vivre auprès du public.
Interprétée en duo avec la suédoise Neneh Cherry, la chanson “Seven Seconds”, devenue tube planétaire en 1994, a été de nouveau chantée par N’dour ramenant, joyeusement, son public vers des années passées.
Consacré depuis 20 ans meilleur musicien africain, Youssou N’Dour, auteur, compositeur et interprète international, a lui même «pris l’initiative de se produire au Festival de Carthage», a-t-il déclaré, jeudi matin, au cours d’une conférence de presse.
Le roi du M’Balax (musique populaire au Sénégal) ou le king de la chanson africaine comme on le surnomme a ôté sa casquette de ministre-conseiller auprès du président sénégalais pour revenir sur la scène de Carthage sur laquelle il est déjà monté à trois reprises.
«Après près de trois ans d’absence, je me suis un petit peu libéré pour ma passion», a déclaré l’artiste à la presse peu avant son spectacle. «Je trouve le temps de conseiller le président et de faire de la musique», assure-t-il aux médias présents.
Youssou N’dour, l’artiste engagé
La musique de cet artiste engagé qui depuis ses grands succès au milieu des années 80, n’a pas pris une seule ride grâce à cet aspect jovial, authentique et humanitaire qui la caractérise.
L’artiste n’a pas manqué de dédier une de ses belles chansons à Nelson Mandela ou Madeba, affichant son appui constant pour une Afrique libre.
Issu d’un pays symbole de la tolérance religieuse en Afrique, N’Dour a, en 1985, organisé dans un stade à Dakar un concert pour la libération de Mandela.
L’engagement humanitaire de cet artiste lui a valu d’être nommé ambassadeur de bonne volonté pour la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) l’UNICEF et ambassadeur au Bureau international du travail (BIT).
En 2000, il crée une fondation portant son nom qui oeuvre pour le développement durable, la protection du droit des enfants et la lutte contre le paludisme.
En 2012, il a été nommé ministre de la Culture puis ministre du Tourisme et il occupe aujourd’hui le poste de ministre- conseiller du président Macky Sall. Entre ses deux vocations de ministre-conseiller et artiste, Youssou N’dour estime que «c’est une situation qui plait».