Tunisie-Soldats tués à Chaambi : Visite surprise de Mehdi Jomaâ à Alger

Mehdi Jomaâ, chef du gouvernement, accompagné du ministre de la Défense et des hauts cadres sécuritaires, s’est rendu aujourd’hui même à Alger. A l’ordre du jour : les questions sécuritaires au centre des préoccupations des deux pays.

Rappelons que l’assassinat des 15 soldats qui campaient au Mont Chaâmbi par plus d’une cinquantaine de terroristes a suscité une colère et une indignation sans pareille en Tunisie. Le gouvernement a dû prendre des mesures d’urgences pour limiter les dégâts qui risquent de s’étendre sur l’ensemble du pays et d’atteindre les civils.

La visite du chef du gouvernement s’inscrit dans le cadre d’une collaboration beaucoup plus approfondie avec nos voisins de l’Ouest lesquels en ont souffert pendant une décennie et sont rôdés à la lutte antiterroriste.

Rappelons que le gouvernement Jomaâ a hérité d’une situation économique et sécuritaire désastreuse. Avant de partir, le gouvernement de la Troïka, dirigé par Ali Larayedh, n’a réussi ni à stabiliser l’économie ni à assurer la sécurité. Les visas accordés par milliers aux associations caritatives ont servi à légaliser le financement et l’organisation de vastes réseaux terroristes et d’enrôler des jeunes désœuvrés. Parmi eux, il y en a qui sont partis en Syrie pour s’entraîner à l’art d’assassiner leurs coreligionnaires, et d’autres sont restés sur place. C’est ce qu’on appelle les cellules dormantes.

Le carnage du Mont Chaambi où il y a eu également 23 blessés dont 3 en état grave a été un coup de massue pour le gouvernement qui s’est empressé de créer une cellule de crise et de réagir rapidement en prenant des décisions de fermer les mosquées qui offraient aux terroristes les moyens d’endoctriner et de diffuser leurs discours haineux et les associations caritatives qui assuraient les finances.

Les écoles coraniques n’ont pas été en reste, et il y a eu ordre de fermer des dizaines d’entre elles et encore, ça n’est que le commencement.

Le terrorisme protégé et encadré par des partis politiques «civils» a eu le temps de s’enraciner dans un pays connu pour être épris de paix. Des dizaines de millions de dinars ont été injectés tout au long du territoire national pour bien l’asseoir. Pire, l’alliance machiavélique et les intérêts partagés entre le banditisme transnational et les courants islamistes risquent de coûter cher à la Tunisie, en homme et en argent, si nous n’essayons pas tous de sauver ce qui reste à sauver!