Le président du parti “Al-Assala” (authenticité) Mouldi Ali Moujahed a déploré, mercredi, lors d’une conférence de presse, que les jeunes filles et femmes tunisiennes portant le niqab (voile intégral) soient, selon lui, “victimes d’une injustice bien qu’elles représentent une frange tout à fait ordinaire de la société”.
Il a indiqué avoir invité à cette conférence de presse un groupe d’adeptes du niqab pour leur offrir une opportunité de clamer leur attachement à la liberté de culte comme à celle de s’habiller comme elles l’entendent. Il a fustigé les tentatives de les exclure de la société tunisienne sous le prétexte de “précautions sécuritaires dirigées en fait contre elles. En aucun cas ce mode d’habillement ne peut constituer un problème dans le domaine sécuritaire, encore moins une menace pour le pays”, a-t-il assuré.
“La législation islamique tout comme la loi font obligation à la femme en niqab de montrer leur visage pour vérification d’identité lorsque des impératifs sécuritaires l’exigent”, a-t-il encore déclaré, considérant que “le niqab est le seul vrai habit qui sied à la femme musulmane et non pas le hijab, contrairement à ce que d’aucuns pensent aujourd’hui”.
De son côté, l’encadreuse en autopromotion Nadia Kanoun juge “acceptable et souhaitable” le fait de dévoiler le visage pour justifier de son identité, réclamant par contre que cette formalité doit se faire dans le respect mutuel et dans le cadre de la préservation de la dignité de la femme. Elle a, également, rejeté tout ce qui serait de nature à faire du niqab un symbole du terrorisme ou un alibi pour attiser les haaines confessionnelles.
Une étudiante de la faculté de médecine de Sfax a appelé à éviter la généralisation et à demander des comptes aux auteurs d’abus isolés comme le port d’arme ou l’usage du niqab comme moyen de camouflage, au lieu de verser dans l’extrapolation. D’obédience salafiste, le parti Al-Assala avait été légalisé en mars 2012.