L’Association des magistrats Tunisiens (AMT) a vivement dénoncé, lundi, les agressions ciblant les magistrats. Elle a mis en garde contre les conséquences pouvant résulter de la détérioration des relations entre magistrats et avocats.
L’AMT se dit étonnée de la position de l’Ordre national des avocats qui avait mis en doute la neutralité du juge d’instruction du 30è bureau du tribunal de première instance de Tunis.
L’AMT évoque l’interrogatoire au cours duquel le même juge a été à plusieurs reprises interrompu « de façon provocatrice » par les avocats qui l’ont insulté et menacé.
L’AMT regrette la fréquence des agressions contre les magistrats et les atteintes répétées aux structures judiciaires. Pour l’association, il ne s’agit plus de différends passagers entre avocats et magistrats mais plutôt d’une « démarche méthodique » visant à affaiblir le prestige de la justice et des magistrats.
Tout en affirmant son attachement aux solutions pacifiques, l’AMT rappelle, dans un communiqué publié lundi, son engagement à défendre les droits des magistrats et de les protéger contre toute forme de pression. Mercredi dernier, le Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) a dénoncé l’agression verbale subie par le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tunis par un groupe d’avocats, se réservant le droit d’engager les procédures légales appropriées.
Le Syndicat a appelé l’Ordre national des avocats à « assumer sa responsabilité et à lutter contre de tels comportements irresponsables » qui, estime-t-il, sont de plus en plus fréquents et risquent d’exacerber les relations entre les magistrats et les avocats.