« Quel rôle pour la magistrature durant la phase transitoire ? Quelles sont les principales problématiques auxquelles est confronté le secteur ? et à Quel point ces problématiques influent-t- elles sur le cours des évènements et sur le processus de transition démocratique en Tunisie et en Libye ? » Pour tenter de répondre à cette panoplie de questions, la commission internationale des défenseurs des droits de l’Homme a organisé, vendredi, à Tunis, conjointement avec l’association des magistrats tunisiens (AMT) et l’organisation libyenne des magistrats, un colloque régional sur le thème : « la magistrature durant les phases transitoires en Tunisie et en Libye ».
Le colloque permet de se pencher sur les questions relatives à la protection des magistrats et à la garantie des conditions requises à l’indépendance de leurs décisions en ces circonstances particulières et difficiles vécues en Tunisie et en Libye.
Dans une déclaration à l’agence TAP, le président de la commission internationale des défenseurs des droits de l’Homme, Said Benarbia, a fait savoir que la réforme de la magistrature passe par des garanties juridiques et institutionnelles nécessaires à l’indépendance de ce pouvoir, par la consécration de l’indépendance du ministère public et par la définition des prérogatives des tribunaux militaires.
De son côté, la présidente de l’AMT, Kalthoum Kannou, a évoqué les difficultés endurées en Tunisie par les magistrats depuis la révolution en l’absence d’une volonté politique d’engager une réforme effective de l’institution judiciaire.
Le président de l’organisation libyenne des magistrats, Marouen Tachani a, quant à lui, indiqué que « la magistrature ne peut être capable de jouer son rôle et d’être agissante, indépendante et neutre, sans l’appui de l’autorité politique et de la société et sans avoir des garanties suffisantes quant à cette indépendance ». Prennent part aux travaux du colloque, une pléiade de magistrats, juristes et avocats de Tunisie, de Libye, d’Espagne et de Suisse.