La baisse du taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur au 2eme trimestre de l’année en cours serait due à « l’effet de la nouvelle méthodologie de calcul du chômage”, adoptée depuis 2009 en Tunisie, ou encore “la conséquence “d’un désintérêt des jeunes à s’inscrire aux bureaux d’emploi”, a noté une étude sur le chômage des diplômés de l’enseignement supérieur en Tunisie.
Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur (175 mille chômeurs) a baissé à 26,9% en mai 2012 contre 34,2% en mai 2011, soit de 7,3 points.
Ce résultat est “inexplicable” puisque sans lien avec les créations d’emploi (24500 postes au 2eme trimestre) essentiellement dans le BTP et l’agriculture et seulement 2300 postes nets dans les services, a indiqué M. Sami Aouadi, universitaire, lors de la 8ème rencontre maghrébine sur le thème:”Quels mécanismes pour une meilleure employabilité”, organisée, jeudi, par l’association des responsables de formation et de gestion humaine dans les entreprises (ARFORGHE) et la fondation Konrad Adenauer.
En fait, l’Institut National de la Statistique (INS) a adopté, depuis 2009, la définition du Bureau International du Travail (BIT) qui considère comme chômeur toute personne n’ayant pas travaillé au cours de la semaine de référence, ayant rechercher un emploi durant le mois qui précède le jour de l’interview, qui serait disponible pour travailler dans les deux prochaines semaines et qui aurait effectué des démarches réelles de recherche d’emploi (inscription au bureau d’emploi, passage de concours ou d’entretiens, etc).
“Le taux de chômage national a baissé en mai 2012 à 17,6% contre 18,3% en mai 2011” a noté M. Aouadi, signalant toutefois que ce taux est resté très élevé au centre- ouest avec 29,4% à Sidi Bouzid, 26,2% à Kasserine) et au sud-est (21% à Medenine et 51,7% à Tataouine). Un pic est également à relever pour ce qui est du chômage féminin car “elles sont titulaires des diplômés les moins demandés”, a-encore estimé M. Aouadi.
L’analyse des caractéristiques des chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur a montré que 46% restent au chômage 18 mois après l’obtention du diplôme. Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur en Tunisie “est le plus élevé des pays du Maghreb”, a fait remarquer l’expert.
Les techniciens supérieurs sont les plus confrontés au chômage (50%), suivis des licenciés (48%), médecins et architectes (12%) et les ingénieurs (10%).
Parmi les techniciens le taux de chômage le plus élevé est celui de la filière agriculture et agroalimentaire (71%) suivie de droit (57%), Eco et gestion (56%) et BTP (49%).
Les taux de chômage les plus élevés des titulaires de licences concernent droit (68%), sciences fondamentales (45%) langues (49%) et informatique (27%).