Le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh a indiqué, samedi soir, dans une interview télévisée sur la chaîne nationale Wataniya 1 qu’il n’y a pas de délai fixé pour la démission du gouvernement, estimant que la feuille de route sera issue du Dialogue national et pas avant.
« La feuille de route telle qu’elle a été dévoilée dans sa première mouture ne peut être appliquée intégralement », a estimé Ali Larayedh, indiquant que le gouvernement partira une fois qu’il sera procédé à la mise en place de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), à l’élaboration de la loi électorale et à l’adoption de la Constitution. S’agissant du dialogue national, le chef du gouvernement a estimé qu’il a atteint un stade qui augure de la mise en uvre du consensus et qui donnera probablement lieu à un dialogue réussi.
Réagissant aux accusations dirigées contre le gouvernement d’avoir échoué après les assassinats successifs, Ali Larayedh a déploré que certaines parties aient émis un tel jugement avant même que le gouvernement n’entame son action. « Certes, l’action du gouvernement n’est pas infaillible mais au regard des expériences des pays voisins qui ont connu des révolutions, on se rend compte que la situation de la Tunisie est bonne en termes de sécurité, de stabilité et de taux de croissance », a-t-il argumenté.
Et le chef du gouvernement d’ajouter :« Le gouvernement ne considère pas qu’il a échoué, accepte d’être critiqué de la part d’un parti ou d’une organisation mais personne n’est autorisé à lui imposer une quiconque décision ».
Répondant aux propos tenus par le Syndicat national des forces de sécurité intérieure, selon lesquels le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou n’a pas un pouvoir de décision dès lors que celui qui dirige véritablement ce département est le chef du gouvernement, Ali Larayedh a estimé que « ces propos sont excessivement politisés ».
« Les prérogatives du ministère de l’Intérieur sont fixées par la loi », a-t-il noté. S’agissant des documents « fuités » liés à l’assassinat du député et dirigeant du Courant populaire Mohamed Brahmi, le chef du gouvernement a estimé qu’il s’agit d’une « erreur d’appréciation quant à l’ampleur de la menace et du retard pris dans la prise des précautions nécessaires, et la catastrophe a eu lieu».
Traitant du volet régional, Ali Larayedh a indiqué qu’au vu de la situation difficile en Libye, la Tunisie doit compter sur ses propres moyens pour assurer la protection de ses frontières. Il a démenti, à ce sujet, les informations selon lesquelles des groupes armés opérant en Libye envisageraient d’attaquer la Tunisie, relevant, toutefois, « des craintes » à ce propos.
S’agissant des relations tuniso-égyptiennes, Ali Larayedh a souhaité voir la solidité des relations bilatérales l’emporter sur les écueils rencontrés ces derniers temps.