Syndicat de la sécurité républicaine affirme : La police parallèle existe et le MI est infiltré

Le Syndicat national de la sécurité républicaine a exprimé son étonnement face à la dissolution des deux cellules de crise, créées au sein du ministère de l’Intérieur pour suivre, d’une part, la situation au mont Chaâmbi, et, d’autre part, le dossier du départ des jeunes tunisiens au “Jihad” en Syrie.

Lors d’une conférence de presse tenue lundi, les membres du syndicat ont affirmé que ces deux cellules, qui se caractérisent par l’impartialité, sont parvenues à dévoiler des informations importantes qui auraient pu éviter au pays des actes terroristes.

Walid Zarrouk, membre du syndicat, a indiqué que des directeurs au ministère de l’Intérieur avaient refusé de transmettre ces informations à la police militaire, s’interrogeant sur la partie qui était derrière la dissolution de ces deux cellules.

Il a imputé la responsabilité à la Troika et aux députés dissidents de l’opposition qui, a-t-il dit, n’avaient pas réagi aussitôt et n’ont pas fait prévaloir l’interêt superieur de la patrie.

Le membre du syndicat a souligné que l’institution sécuritaire était infiltrée à travers l’existence d’une police parallèle au sein du ministère de l’Intérieur, composée d’anciens cadres sous le régime de Ben Ali et qui servent aujourd’hui les intérêts du parti au pouvoir, ajoutant que nombre de ces cadres ont été promus malgré leur implication dans des affaires de corruption et de torture contre des opposants de gauche et d’islamistes durant l’ancien régime.

Zarrouk a évoqué également les dépassements commis au sein du système pénitentiaire, citant à titre d’exemple les récents recrutements effectués selon des critères d’allégeance et de régionalisme. «14 agents de sécurité ont été formés et recrutés sans présentation du bulletin n°2 alors qu’ils avaient des antécédents judiciaires», a-t-il affirmé.

“Des conseillers partisans d’Ennahdha ont été désignés dans des postes clés au sein du ministère de l’Intérieur, en particulier au cabinet du ministre en vue d’assujettir l’appareil sécuritaire”, a-t-il fait remarquer.

Zarrouk a précisé que la dissolution du service de la police politique, dirigé aujourd’hui par le directeur général des services spécialisés, Mehrez Zouari, n’est “qu’un gros mensonge”, relevant dans ce contexte que le service dissous est celui de la sécurité de l’Etat, qui assumait un rôle important en matière de renseignement.

Les membres du syndicat ont recommandé la nécessité de renforcer l’action au sein du service des renseignements et le transfert des informations à temps, exhortant leurs collègues à se rebeller contre les responsables corrompus, à refuser les ordres non conformes à la loi et à placer l’intérêt du pays au-dessus de tous.

Ils ont appelé les ministères de l’Intérieur et de la Justice à lever la main sur les syndicats de la sécurité, à préserver la neutralité du système sécuritaire afin qu’il soit loin des tiraillements politiques ainsi qu’à constitutionnaliser le principe de la sécurité républicaine et à promulguer une loi organique qui protège l’agent de sécurité.

A noter qu’une liste de cadres sécuritaires soupçonnés ou impliqués directement dans des affaires de corruption a été présentée lors de cette conférence de presse.