Les différentes sensibilités politiques et familles idéologiques, les organisations nationales et les composantes de la société civile seront présentes, demain jeudi, au Palais des congrès de Tunis, pour le deuxième round de la conférence nationale de dialogue initiée par l’UGTT.
Les parties prenantes de ce dialogue tenteront de parvenir à des compromis au sujet de nombre de dossiers nationaux d’une actualité brûlante. Le vu proclamé des uns et des autres est d’épargner au pays le bourbier de la violence politique et du terrorisme, de favoriser l’achèvement de la rédaction de la nouvelle Constitution le plus vite possible et de tenir les prochaines élections dans les meilleurs délais.
Trois grands thèmes seront sur la table des négociations auxquelles prendront part la plupart des partis politiques, y compris ceux d’entre eux qui en avaient boycotté le premier round du 16 octobre 2012. Il s’agira d’abord et surtout de la Constitution (rédaction, arrangement consensuels et délais de finalisation). Les élections seront elles aussi un des principaux enjeux des pourparlers avec tout leur corollaire se rapportant à la fixation d’une date ferme du scrutin, à la mise en place d’une Instance supérieure indépendante des élections et à l’adoption d’une nouvelle loi électorale.
Les participants plancheront enfin sur la situation générale dans le pays. Les discussions sur la situation générale dans le pays porteront sur des volets multiples à commencer par le quotidien des Tunisiens en général, le fonctionnement des services publics, en passant par la garantie de la neutralité de l’administration, des mosquées et des établissements éducatifs et universitaires, outre la montée en puissance des phénomènes de la violence et du terrorisme dans le pays, la détérioration de la condition sociale des gens et l’érosion du pouvoir d’achat des consommateurs.
De l’aveu des divers partis qui y sont conviés, y compris deux partis de la Troïka qui avaient choisi d’en zapper le premier round (NDLR: Ennahdha et le CPR), cette deuxième manche de la Conférence nationale de dialogue se fixe pour objectif, comme le souligne un des secrétaires généraux adjoints de l’UGTT, Sami Tahri, de parvenir à un consensus national de nature à raccourcir la période de transition et à aider à passer outre les questions controversées qui avaient retardé l’achèvement de la rédaction de la nouvelle Constitution et l’adoption d’un calendrier cohérent des différentes échéances politiques à venir.
S’agissant des éventuels compromis auxquels donnera lieu ce deuxième round, Tahri a indiqué que la déclaration finale de la conférence « comportera uniquement des propositions et des engagements moraux et politiques des participants, donc rien de contraignant pour quelque partie que ce soit ».
Pour autant, a-t-il ajouté, « les propositions en question pourraient être reprises à son compte par l’Assemblée nationale constituante pour accélérer la cadence de ses travaux, l’ensemble des compromis obtenus devant lui être communiqués ultérieurement ». Sont attendus à ce round de la conférence notamment les présidents de la République provisoire, Moncef Marzouki, le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, le Président de la Constituante Mustapha Ben Jaafar, de même que le Secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abbassi, le président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme, Abdessattar Ben Moussa, le Bâtonnier Chawki Tabib, la présidente de l’UTICA Wided Bouchammaoui et le vétéran politique Mustapha Filali, selon le communiqué de l’organisation ouvrière.