Les affrontements ont repris, jeudi après la prière du maghreb, à Sidi Bouzid entre un nombre de protestataires de la ville et les forces de sécurité. Selon le correspondant de l’agence TAP dans la région, les forces de l’ordre ont procédé à des tirs de sommation et de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants bloquant la route principale de la ville pour demander la libération des personnes arrêtées.
Ce que disent les médias étrangers
Quelque 800 manifestants protestant contre l’intervention de la police contre une première manifestation dans la matinée et contre le gouvernement dominé par les islamistes d‘Ennahda ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène.
Aucune information sur des blessés n’était disponible dans la nuit. Des affrontements avaient toujours lieu vers 23H00 GMT jeudi (00H00 vendredi locale).
TV5 Monde
L’intervention des forces de l’ordre a fait cinq blessés, dont un touché par une balle de caoutchouc et les 4 autres intoxiqués par des gaz lacrymogènes. Des manifestants dont les revendications sont nombreuses. Car les habitants de Sidi Bouzid se sentent délaissés. Depuis la révolution, ils assurent que pour eux rien n’a changé. Au fort taux de chômage dans la région s’ajoutent de nombreux problèmes : retard de paiement des salaires, manque d’équipement et depuis plus d’un mois des coupures d’eau et d’électricité.
RFI
Plusieurs formations politiques d’opposition ont participé à cette manifestation comme le parti républicain, le parti des Travailleurs tunisiens, Al Watan (la nation) ainsi que des indépendants. “Les revendications du peuple relatives à l’amélioration de sa situation sociale deviennent de plus en plus insistantes mais malheureusement le gouvernement n’est pas au service de ce peuple”, déplore Mohamed Ghadri, membre du parti républicain.
Le Point
Cité par l’AFP, le politologue Ahmed Manaï commente : “les habitants de Sidi Bouzid vivent dans des conditions très difficiles surtout ces derniers temps avec les coupures d’électricité et d’eau”. “Il fallait s’attendre à ces manifestations“, estime-t-il.
Metro France
De fait, marginalisée sous l’ancien régime, la région de Sidi Bouzid n’a pas vu sa condition s’améliorer. « Les habitants de Sidi Bouzid vivent dans des conditions très difficiles surtout ces derniers temps avec les coupures d’électricité et d’eau », explique le politologue Ahmed Manaï. « Il fallait s’attendre à ces manifestations ».
Et ce qui est très inquiétant pour le pouvoir, c’est que Sidi Bouzid n’est que le foyer où se cristallise les rancœurs de plus en plus répandues dans le pays contre le gouvernement, incapable d’améliorer les conditions de vie des Tunisiens. De plus en plus, la contestation de la politique d’Ennahdha – singulièrement son absence de vision et de résultats économiques – grandit en s’appuyant sur une sorte de nostalgie de la stabilité de l’ancien régime. D’où un malaise qui se politise rapidement.
Jeune Afrique
Plusieurs ONG craignent une remise en cause de la liberté d’expression après l’introduction d’un projet de loi punissant de peines de prison les atteintes au sacré. Autre polémique, une proposition d’article de la Constitution évoque la complémentarité et non l’égalité homme-femme.
Le Nouvel Observateur
Les manifestants avaient scandé des slogans hostiles au pouvoir tels que “le peuple veut la chute de régime” et “le travail est un droit”. A la fin de juillet, la police avait dispersé de la même manière des dizaines de manifestants à Sidi Bouzid qui avaient attaqué le gouvernorat pour protester contre des retards de versement de salaires.
Le Monde
Jawher Ben M’barek, dirigeant du réseau Doustourouna, a relevé que cette manifestation avait réuni pour la première fois différents courants de l’opposition au gouvernement dominé par le parti Ennahda.
“C’est l’une des rares actions où tous les partis se retrouvent”, a-t-il dit.
Ennahda rejette en bloc ces critiques, son chef, Rached Ghannouchi, ayant même accusé récemment des médias et des syndicats de “menacer l’unité du pays”.
AFP
Ce qu’on dit sur les réseaux sociaux (ex : Facebook)
Ennahdha a publié un communiqué dans lequel elle désigne Nidaa Tounès comme étant à l’origine de ces troubles en association avec des « repris de justice, de trafiquants de drogue…et des RCdistes », ci-joint le texte:
بسم الله الرحمان الرحيم
بــيـــان
على إثر ما يروج له أزلام التجمع المنضوون تحت مسميات شتى تجمعهم كلمة المعارضة في الظاهر والتجمع في الداخل (باستثناء البعض) وبعد ثبوت تحرك بعض الوجوه والأسماء المعروفة في الجهة و تنسيقها مع نداء تونس ذراع التجمع الأول، وتحالفها مع اللصوص والمخربين وتجار الخمر والمخدرات من أجل بث الفوضى غدا في مدينة سيدي بوزيد يريدون أن يضغطوا على الحكومة حتى تفرج عمن اعتقلتهم سابقا بتهمة الحرق والتخريب وبث الفوضى في المدينة فإن حركة النهضة:
تناشد كل أبناء سيدي بوزيد الشرفاء أن ينأوا بأنفسهم عن هذه التحركات غير الشرعية وأن لا يكونوا جسرا تعبر عليه الثورة المضادة.
كما تهيب بأهالي سيدي بوزيد أن يحموا مدينتهم و مؤسساتها وإداراتها من كل عابث مخرب.
وفي نفس الوقت فإنها تؤكد أن هذه التحركات لن تخيفها ولن تربكها ولن تعطل مشروعها بل ستزيدها إصرارا ومبدئية على ملاحقة كل فلول الردة بالاسماء والعناوين حتى تتطهر سيدي بوزيد منهم، خاصة وهم من كانوا ولا زالوا يسعون جاهدين منذ مدة إلى تعطيل مشاريع التنمية بتعلات شتى وصلت حد ترهيب و طرد المستثمرين القادمين إلى الولاية.
المكتب الإعلامي لحركة النهضة بسيدي بوزيد
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