Lors d’un atelier organisé vendredi dans le cadre du Forum Social Mondial «FSM 2015» sur le Partenariat Public/Privé (PPP), des syndicalistes ont mis en garde, contre les risques de ce mécanisme sur l’économie tunisienne notamment après l’échec de plusieurs expériences à l’échelle internationale.
La Tunisie œuvre actuellement à l’adoption d’une nouvelle version du projet de loi sur le PPP pour mobiliser des financements, après la suspension de la première version élaborée par l’ancien gouvernement et qui est restée bloquée au niveau de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC).
Leila Riahi secrétaire générale de l’Observatoire Tunisien de l’Economie a fait savoir que le projet précité révèle plusieurs défaillances dont le caractère secret des contrats signés. Les autorités locales (communes, délégations et conseils régionaux) ne sont pas encore prêtes pour concrétiser ces partenariats, a-t- elle encore faite savoir.
Et d’ajouter que le PPP est une sorte de dette masquée d’autant plus que les gouvernements décident de recourir à ce mécanisme pour limiter la dette extérieure. Contrairement aux idées reçues, le PPP creuse les dettes du pays, a souligné Mme Riahi.
Le PPP met le pays sous l’autorité des lois d’arbitrage internationales lors des conflits et causent la perte des richesses du pays aux profit des multinatioanles, a t-elle avancé. Riahi a cité dans ce cadre les expériences de certains pays comme la Grande Bretagne, le Pérou, l’Indonésie dans le domaine des services publics dont la santé, l’enseignement et des eaux.
Janine Booth syndicaliste et responsable de la station de métro de Londres a souligné que l’idée qui circule actuellement et selon laquelle la Tunisie réalisera un miracle économique grâce au PPP, ne mènera pas à des résultats concrets.
Le coordinateur national et régional de l’Union Internationale des Services Publics (ISP) a, pour sa part, présenté des expériences ayant échoué en Tunisie dont la privatisation du secteur de l’électricité en 1996. Cherni a souligné que le coût de production de l’électricité en Tunisie a augmenté depuis 2002 en dépit des promesses du gouvernement que les prix de la production de l’électricité sera maîtrisé suite à la privatisation de ce secteur.
Le seul bénéficiaire de la privatisation était le groupement de sociétés qui acheté l’unité de production moyennant une somme de 260 millions de dollars. L’Observatoire Tunisien de l’Economie crée en 2013 est un réseau de recherche favorisant la consolidation des politiques économiques en Tunisie.