L’agence de notation européenne, “Fitch Ratings” vient d’annoncer dans un nouveau rapport, publié mardi, que “les incertitudes politiques et économiques maintiennent les notes de la Tunisie sous pression”. Même si l’agitation sociale et politique, a miné la Tunisie depuis mars 2012, Fitch avait confirmé sa note en devise étrangère (IDR) à “BBB-” et la note à long terme en monnaie locale, à “BBB”, avec une perspective négative.
Fitch a identifié “des facteurs déclencheurs d’une dégradation de la note, suite au regain des troubles sociaux et politiques et leur impact potentiel sur le redressement économique et la détérioration des paramètres de la dette publique alors que le niveau de l’endettement public est synonyme de note faible, outre la diminution du soutien international, en raison des besoins importants de financement de Tunisie dans les années à venir”.
L’Agence de notation a signalé que depuis mars, “les troubles sociaux ont repris de plus belle surtout en juin et septembre 2012, du fait des éléments salafistes -une minorité dans le pays avec très peu de représentation politique officielle, mais dont les actions sont très visibles et nuisent à la sécurité et à la transition politique du pays”.
“Le gouvernement de coalition a également, fait face à plusieurs épisodes de tension entre le parti islamiste Ennahda et les deux partis de gauche CPR et Ettakatol. L’Assemblée nationale constituante (ANC) a accusé des retards dans la rédaction de la constitution, ce qui entraînerait un report éventuel des élections législatives à une date ultérieure en 2013”.Bien que le scénario central de Fitch table sur une année de transition politique en douceur, “les tensions sociales et politiques pourraient compromettre le tourisme et l’investissement, notamment l’investissement direct étranger (IDE). Ni le tourisme, ni les IDE, deux piliers de la croissance et des rentrées de devises, n’ont pu retrouvé leurs niveaux d’avant la crise”.
Fitch a également, revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB réel de 2,5% en 2012 et de 3,5%, en 2013, reflétant une vision plus pessimiste des perspectives de la zone euro (principal partenaire commercial de la Tunisie) et la faiblesse des investissements privés et publics. Pour 2012, l’agence s’attend à un déficit budgétaire de lordre de 6,8% du PIB et un déficit courant de 7% du PIB.
“Les besoins nets de financement extérieur se situent au-delà de 2 milliards de dollars US. Certains fonds ont déjà été obtenus par un financement bilatéral et multilatéral officiel, mais le financement du déficit budgétaire sera de plus en plus difficile”.