«Les investigations menées par la commission nationale d’établissement des faits sur les dépassements survenus depuis le 17 décembre 2010 sont venues confirmer la mort et la blessure de plusieurs victimes par des tireurs ayant un haut degré de précision», a affirmé M. Taoufik Bouderbala, président de la Commission.
«En dépit des démentis apportés par les anciens responsables de la sécurité sur l’existence d’une structure de tireurs embusqués, et des déclarations des victimes et des témoins qui sont souvent contradictoires, ces investigations ont corroboré la thèse que des tirs ont été effectués par des snipers». a-t-il encore précisé.
Ces précisions interviennent lors de la réunion, jeudi, du Conseil de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique pour dresser le bilan des travaux de la commission notamment en ce qui concerne le dossier des snipers et la véracité des viols commis au début de la révolution.
Evoquant ce dernier sujet, M. Bouderbala a indiqué que le principal obstacle entravant le bon déroulement des investigations sur ce dossier est le blocage psychologique des victimes qui refusent d’aborder ce sujet.
Malgré ces freins psychologiques, a-t-il précisé, la Commission a réussi à inciter plusieurs victimes à porter plainte contre leurs agresseurs.
S’agissant de la «lenteur de la justice dans l’examen des affaires de dépassements et d’abus», M. Taoufik Bouderbala a signifié que ce genre d’affaires exige des procédures complexes qui sont susceptibles de ralentir l’examen de ces dossiers.
Il a, dans ce contexte, souligné que la Commission a essayé de convoquer, par correspondance, des responsables de la sécurité pour audition, afin de dévoiler la réalité des événements survenus depuis le déclenchement de la révolution, mais «elle n’a eu jusqu’à présent, aucune réponse favorable».
A cet égard, M.Slaheddine Jourchi, membre de la Commission a estimé que la forte solidarité entre les agents de sécurité constitue le principal obstacle dans les relations de la commission avec le ministère de l’Intérieur.
Par ailleurs, il a indiqué que les indemnités versées aux blessés de la révolution n’étaient pas suffisantes, mettant l’accent sur les efforts déployés par la Commission nationale afin de permettre de ces personnes de bénéficier d’une intervention urgente de la part du ministère des Affaires sociales et du ministère de la Santé publique.
Au début de séance, M. Tawfik Bouderbala avait donné un aperçu du travail de la Commission qui, a-t-il détaillé, a reçu, jusqu’à présent, 2054 dossiers dont 239 concernent des morts, 1433 des blessés et 378 autres liés au saccage des établissements publics et privés.
La Commission, a-t-il ajouté, a effectué 56 visites dans les différentes régions du pays et travaille en coordination avec les différents acteurs régionaux et centraux ainsi qu’avec le ministère de la Santé publique, les gouverneurs et les Omdas pour étayer les dossiers par des documents et des données, de manière à développer une idée plus proche de la réalité” sur les dépassements commis depuis le 17 décembre 2010.
Il a, à cet égard, annoncé que l’examen des dossiers collectés débutera juste après l’Aïd.
(Source: TAP)