Les participants à une rencontre politique organisée samedi, par le mouvement Al-chaab à Tunis, ont été unanimes à souligner que les pays arabes, y compris la Tunisie, se trouvent confrontés à de nombreux défis face aux derniers développements tant à l’échelle régionale qu’internationale.
Ils ont mis l’accent sur le besoin, pour tous ces pays de se fortifier pour mieux lutter contre les « tentatives de division et l’exploitation des circonstances pour semer la discorde entre les différentes sensibilités politiques et intellectuelles ».
Les intervenants ont convenu que l’évolution de la situation en Syrie aura un impact sur la Tunisie, mettant en garde contre le danger que représentent les éléments tunisiens faisant partie des milices syriennes et les forces qui les soutiennent. Selon eux, « ces éléments constituent une menace imminente, et les mesures sécuritaires ordinaires ne suffisent pas pour traiter cette question ».
Abderrazek Aouidet, président du Conseil national du Mouvement et député au Parlement, a déclaré à ce sujet « Nous sommes confrontés à un danger imminent représenté par les combattants qui étaient en Syrie (… ) les plans visant à déstabiliser les peuples ne peuvent pas être déjoués uniquement par des mesures sécuritaires. Il est important d’avoir le soutien populaire et national nécessaire pour mieux les affronter».
parmi les solutions avancées, la nécessité d’entreprendre des réformes majeures en Tunisie, de mieux exploiter les ressources nationales, de renforcer les finances publiques et d’organiser des sessions de dialogue entre les deux chambres du Parlement, l’exécutif, et les forces soutenant l’indépendance de la décision nationale, notamment les organisations nationales et les partis politiques partageant cette orientation.
S’agissant de la lutte contre la normalisation avec l’entité sioniste, Aouidet a affirmé qu’il s’agit d’un « engagement militant continu ». Il a mis en avant la nécessité de multiplier les appels à l’adoption d’une loi interdisant toute forme de normalisation. Selon lui, les pays arabes font face à de fortes pressions internationales pour établir des relations avec l’entité sioniste.
De son côté, Mohamed Ali, président de la Commission des droits et libertés au Parlement, a souligné que « la force du régime syrien et la solidité de ses relations avec de grandes puissances internationales ne l’ont pas protégé contre les groupes extrémistes et les milices soutenues par des forces extérieures ».
Le député a également jugé insuffisantes les mesures sécuritaires prises par la Tunisie pour accueillir les Tunisiens de retour de Syrie.
Comme dans le cas de la Syrie où le facteur confessionnel a été exploité pour alimenter les conflits, un schéma similaire pourrait être appliqué en Tunisie en attisant les divisions politiques internes et en nourrissant la lutte pour le pouvoir, a-t-il mis en garde. Cela pourrait se faire en profitant de l’absence de dialogue entre les composantes de la scène politique tunisienne ainsi que des difficultés économiques et sociales, a-t-il fait observer.
Selon lui, aucune réforme sociale ne peut être réalisée en l’absence de dialogue. Il a appelé à un dialogue national qui pourrait évoluer en une conférence nationale inclusive. Une telle initiative enverrait des messages positifs à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Ce dialogue doit associer partis politiques et membres de la société civile pour une véritable sortie de la multicrise qui risquerait de s’aggraver avec le retour des combattants tunisiens de Syrie.