Selon le recensement général de la population et de l’habitat de 2014, environ 6% du stock immobilier en Tunisie, soit environ 181 000 unités, sont des bâtiments susceptibles de s’effondrer et construits avant 1956.
Ces bâtiments sont principalement concentrés dans les grandes villes de Tunis, Bizerte et Sfax. Par exemple, la municipalité de Tunis recense 1 000 bâtiments susceptibles de s’effondrer, dont 100 nécessitent une évacuation immédiate. À Mahdia, il y a 530 bâtiments en danger d’effondrement, dont 135 nécessitent une évacuation immédiate, tandis qu’à Nabeul, on trouve 280 bâtiments en danger, dont 48 nécessitent une évacuation immédiate. Ces estimations, publiées dans l’explication des raisons du projet de loi n°38 de 2023 sur les bâtiments en danger d’effondrement soumis à la Commission de la planification stratégique du Parlement, montrent l’ampleur du problème. La présidence de la République a présenté en novembre 2023 le projet de loi n°38 de 2023 sur les bâtiments en danger d’effondrement, comprenant 41 articles définissant les termes et expliquant les raisons de ce projet de loi, ainsi que des sanctions financières allant de 2 000 à 20 000 dinars.
Les principaux problèmes pour régler ces propriétés résident dans l’identification des propriétaires, les difficultés rencontrées par les propriétaires pour évacuer les bâtiments occupés, et le manque de soutien clair de l’État aux collectivités locales pour faire face à ce phénomène et le manque de conscience de l’importance des opérations de maintenance régulières.