Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a annoncé, dimanche, à Sfax, la décision du parti de boycotter le référendum du 25 juillet prochain et les élections législatives du 17 décembre.
Lors d’une rencontre avec les médias, avant le démarrage du meeting tenu à l’occasion du 41e anniversaire de la création du mouvement, Ghannouchi a indiqué que “les efforts continuent avec les partenaires d’Ennahdha pour faire échouer le coup d’Etat et annuler tous les décrets-lois qui en ont résulté, grâce à la volonté du peuple”.
“La principale mission est aujourd’hui, se sortir la Tunisie de la situation du coup d’Etat et de rétablir la Constitution et l’Etat de droit et des institutions”, soulignant le soutien des dirigeants d’Ennahdha et de ses bases à toutes les forces oeuvrant pour rétablir le processus constitutionnel et les institutions démocratiques dans le pays, telles que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le pouvoir judiciaire.
Pour Rached Ghannouchi, l’attaque ayant ciblé récemment, le pouvoir judiciaire de la part du chef de l’Etat, constitue une attaque contre l’Etat de droit visant à jeter les bases d’une dictature.
“Porter atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire vise à saboter le mouvement Ennahdha, l’exclure de la scène politique et le classer dans la catégorie du terrorisme et de la corruption faute de pouvoir le vaincre politiquement”, a-t-il estimé.
Par ailleurs, des citoyens de la région ont observé un rassemblement de protestation devant le siège ayant abrité le meeting d’Ennahdha pour exprimer leur refus au déplacement de Ghannouchi à Sfax qui, selon eux, est à l’origine de “la décennie noire qu’a connue le pays”.
Certains considèrent même que “les réunions organisées par le mouvement ces derniers temps dans toutes régions du pays, sous couvert de la célébration du 41e anniversaire de sa création, n’est qu’une volonté de perturber le bon déroulement du référendum prévu le 25 juillet”.