Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri, a déploré la persistance des violences contre les journalistes, en particulier, lorsqu’il s’agit d’accès à l’information, et ce, malgré la suppression de la circulaire n°4 relative à l’organisation du travail des cellules d’information et de communication au sein des ministères et des établissements publics.
L’unité de monitoring du SNJT a relevé un retour à certaines pratiques visant à empêcher les journalistes d’accéder aux sources d’information, particulièrement au niveau régional, a-t-il précisé.
S’exprimant, lundi, en conférence de presse à Tunis pour présenter le dernier rapport du syndicat, Bghouri a toutefois, fait état d’une baisse du nombre des agressions commises durant avril dernier par les agents sécuritaires, par rapport au mois de mars.
D’un autre côté, le président du syndicat a évoqué les violations perpétrées par les fonctionnaires et les responsables gouvernementaux qu’il qualifie de phénomène nouveau.
Il a dénoncé l’obstination à juger les journalistes sur la base des dispositions du code pénal ou encore du code des plaidoiries militaires plutôt que du décret-loi 115.
Neji Bghouri a appelé le ministre de la Justice, en sa qualité de président du ministère public, à abandonner les poursuites judiciaires (à l’encontre des journalistes) basées sur des textes de loi autres que ceux régissant la profession à savoir les décrets loi 115 et 116.
Il a indiqué que le syndicat a récemment adressé une correspondance au ministère de l’Intérieur, l’appelant à enquêter sur les agressions faites aux journalistes. Le syndicaliste a mis l’accent, dans ce sens, sur le rôle qui incombe aux forces de sécurité dans la protection des journalistes pendant l’accomplissement de leur travail. En allusion aux violations auxquelles ont été victimes les journalistes sportifs au cours de la dernière période et le temps pris par la police pour intervenir.
La coordinatrice de l’unité de monitoring, relève, pour sa part, qu’en plus des fonctionnaires publics et des responsables gouvernementaux, d’autres parties comme les employés des institutions publiques contribuent à rendre la tache du journaliste encore plus difficile.
Le conseiller juridique de l’unité de monitoring, a de son côté, fait remarquer que la plupart des procès contre des journalistes ont été intentés par des citoyens qui n’ont pas encore compris la nature du travail de journaliste.