Lancée dans la mouvance du soulèvement populaire de 2011, la première édition des Doc Days était “une véritable édition de rêve et de folie”, se rappelle le cinéaste tunisien Hichem Ben Ammar qui, voulant célébrer le cinquième anniversaire des caravanes documentaires de Douz, peine à trouver les fonds nécessaires pour l’organisation de ce rendez-vous organisé annuellement sous une tente aux Oasis du Sud.
Dans un entretien accordé à l’agence TAP, le président- fondateur du festival, a exprimé son grand souci du risque d’annulation de cette manifestation qui, à un mois du démarrage prévu le 12 octobre 2015, se trouve sans subventions de la part des institutions officielles et de sponsors signalant que “le budget est loin d’avoir été bouclé”.
Jusqu’à ce jour, a-t-il expliqué, aucune institution n’a encore répondu (ministères de la Culture et du Tourisme, CNCI, ambassades…) pour la prise en charge des invités (transport, hébergement) et l’opération de communication (banderoles, affiches, publication, impression, location du matériel…).
“Le 12 septembre, nous aurons plus de visibilité pour annoncer si la 5ème édition de cette manifestation pourra avoir lieu comme prévu ou pas” a-t-il précisé. D’ailleurs, une conférence de presse est prévue le 1er octobre pour se prononcer sur le sort du festival.
Depuis le départ, a-t-il mentionné, l’idée des Caravanes documentaires de Douz, est d’en faire une manifestation de proximité en vue de montrer que le cinéma pourrait être un moyen de développement qui consacre notamment les valeurs de démocratie.
Aller vers les régions qui ont besoin plus ou jamais de culture et d’art, a été et demeure un défi et un acte de résistance car le cinéma est “un vecteur de développement et porteur de la liberté d’expression qui vise à sensibiliser les jeunes, cinéastes du futurs, quant à l’importance du cinéma documentaire”.
D’ailleurs, à l’affiche cette année, figure un film sur la transhumance, de Hamdi Ben Hamed “Le dernier nomade” et une compétition de photographies “Douz aux yeux des femmes”, au sujet desquels le cinéaste lance un grand pari pour une édition qui se veut ambitieuse. Une édition ambitieuse à plus d’un titre, avec une programmation aussi riche que variée et des invités de renom pour ne citer que le cinéaste palestinien Saed Andoun et le réalisateur roumains, Titus Faschina.
Par ailleurs, a-t-il tenu à signaler, l’une des originalités de cette édition consiste en la programmation d’une actualisation d’un film muet sous forme d’une création plastique et musicale inédite: le film culte en ciné-concert avec “Le fils du Cheikh” (USA, 1926) de Georges Fitzmaurice, dans une version arabe, d’après une traduction de Hasna Touati, calligraphies d’Ashar Abdelladhim et dans un arrangement musical composé et dirigé par Slim Baccouche.