Les Tunisiens de retour des foyers de tension de Syrie, de Libye et d’Irak représentent la plus grande menace pour le pays. C’est ce qu’ont estimé des responsables sécuritaires lors de leur audition, mardi, par la commission parlementaire d’organisation de l’administration et des affaires des forces armées.
Ces terroristes, ont-ils dit, pourraient être en mesure d’embrigader une nouvelle génération d’extrémistes, un nouveau péril qui s’ajouterait à celui que représentent les cellules dormantes disséminées dans plusieurs régions. Ces cadres sécuritaires évaluent à plus de soixante le nombre de Tunisiens tués en Syrie.
La Tunisie se trouve d’autant plus confrontée à des menaces extérieures que certaines poches terroristes d’AQMI subsistent à la frontière ouest et qu’elles fournissent un appui actif à la katiba Okba Ibn Nafaa, ont-ils encore averti, affirmant toutefois que la principale menace provient de la Libye qui comprend de nombreux camps d’entraînement de terroristes.
Les réseaux locaux d’enrôlement et d’acheminement des combattants à destination de foyers de tension à l’étranger ont été eux aussi montrés du doigt comme étant des menaces potentielles pour la sécurité nationale.
Les journalistes présents à la réunion ont été invités à quitter la salle, au milieu des travaux, en raison de la nature «sensible» des informations qui devaient être fournies par les responsables sécuritaires concernant la lutte antiterroriste.
L’Association des journalistes parlementaires a, dans un communiqué, protesté contre cette mesure et dit craindre que l’exception accordée par l’article 76 du règlement intérieur de l’ARP soit utilisée abusivement pour justifier la rétention de l’information et la tenue des travaux des commissions à huis clos.