Tunisie : Ouverture en musique de la 25eme édition des JCC

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Sous des flots de musique et de lumière, la 25eme édition des journées cinématographiques de Carthage a été déclarée ouverte, samedi soir, au théâtre municipal de Tunis, transformé, sous les feux des projecteurs, en un grand studio de cinéma.

L’ouverture des JCC, qui coïncide avec la fête palestinienne, la journée de la terre, n’a pas manqué à l’appel. Le coup d’envoi de la soirée a été ainsi confié au célèbre groupe syrien résidant en Suède composé de Rihan et Faia Younan qui ont chanté la douleur des peuples syrien, palestinien, irakien et libanais face à la violence et à traîtrise dont ils sont victimes.

Programme JCC

Spécial JCC

Le programme des JCC qui débutera demain dimanche comporte plus d’une soixantaine de films de différentes catégories (longs métrages, courts métrages, documentaires et compétition nationale). Parmi les invités, membres des jurys on compte l’acteur, réalisateur et producteur américain Danny Glover, le grand critique de cinéma français Jacques Fieschi ou encore l’actrice jordanienne Saba Mubarek.

Un important dispositif sécuritaire a été mis en place au centre ville, interdisant la circulation des véhicules sur l’avenue Habib Bourguiba transformée en grande agora de discussion concernant les prochaines échéances électorales.

Porté par toute une autre dimension, des dizaines de badaux se pressaient tout au long du cordon de police qui interdisait l’entrée du grand carré aménagé tout autour de la bonbonnière qui brillait de mille feux.

Tout en saluant la majesté du théâtre municipal, le réalisateur Ibrahim Letaeif, qui avait pris la parole du haut de la tribune, n’a pas manqué de rappeler que les JCC attendaient toujours, depuis sa 22eme édition, de voir se réaliser le rêve d’une ouverture majestueuse à la cité de la culture, dont les bâtiments en béton gisaient, à quelques centaines de mètres, abandonnés sur l’avenue Mohamed V.

“Nous attendons toujours la finalisation du projet de la cité de la culture. Nous attendons que la culture devienne une volonté politique”, dit-il, à l’adresse de l’assistance parmi laquelle le ministre de la culture Mourad Sakli et nombre de responsables politiques dont Hamma Hammami.

Les JCC, premier festival de cinéma arabo-africain créé par Tahar Chariaa en 1966, devenues à partir de cette année un rendez-vous annuel, verra la participation de 36 pays.

“Heureuse que le cinéma soit toujours notre point de rencontre” dit encore Mme Dorra Bouchoucha, directrice de la session. “La Tunisie porte toujours l’espoir. Le septième art est aussi un support d’espoir face aux aléas apparus avec le troisième millénaire”, dit-elle.

Sur ce même ton, le réalisateur mauritanien Abderrahmen Sissako du film “Timbuktu, le chagrin des oiseaux” choisi pour l’ouverture des JCC relève “le courage extraordinaire qui donne espoir” citant “les moments difficiles pour les femmes” de son film et applaudissant “le courage des femmes Tunisiennes”.

Le film, dit-il, est tout à la fois “un cri de désespoir” face à la violence, l’intolérance et l’extrémisme religieux rampant sur le continent africain et dans le monde arabe. Il porte aussi une lueur d’espoir et trace la voie de la résistance menée par les femmes et la musique.