L’association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (AFTURD) a organisé, vendredi à Tunis, un séminaire sur “la violence à l’égard des femmes : expériences et bonnes pratiques dans la collecte des données” en vue de réfléchir à la mise en place d’une base de données et d’une stratégie unifiée pour lutter contre le phénomène de la violence à l’égard des femmes.
Saloua Kannou, présidente de l’AFTURD a souligné la nécessité d’unifier les efforts et de coordonner entre les composantes de la société civile et les institutions gouvernementales, indiquant que la mise en place d’une base de données relative à la violence contre la femme en Tunisie permettra de limiter l’ampleur de ce phénomène. Elle a, également, appelé les associations actives dans le domaine à contribuer à l’élaboration d’un état des lieux de la situation actuelle et à programmer des actions visant à encadrer la femme exposée à la violence.
Kannou a rappelé que les résultats d’une enquête nationale sur la violence contre la femme en 2010 a démontré qu’une femme sur deux a été victime, au moins une fois dans sa vie, de violence et qu’environ 47% des femmes sont exposées à la violence.
De son côté, Neila Châabane, secrétaire d’Etat chargée des affaires de la femme et de la famille a souligné la nécessité de conjuguer les efforts de tous les intervenants pour lutter contre ce phénomène qui menace la cohésion sociale, indiquant que l’article 46 de la nouvelle constitution stipule la responsabilité de l’Etat dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes.
Elle a, en outre, fait savoir que l’élaboration d’une loi-cadre sur la violence contre les femmes est une composante de la stratégie nationale de lutte contre les comportements violents au sein de la famille et dans la société, soulignant l’importance de sensibiliser toutes les catégories sociales à la gravité de ce phénomène. Le séminaire, qui se poursuit pendant deux jours, sera une occasion pour présenter les expériences d’autres pays dans ce domaine comme le Danemark, le Liban et le Maroc.
A noter que l’AFTURD a élaboré un guide, en partenariat avec plusieurs associations tunisiennes, sur la convention relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) pour faire connaître la législation nationale et internationale qui garantit les droits des femmes ainsi que l’explication des articles de la convention.
Lire aussi:
– Tunisie: Prévention de la violence contre les femmes dans le gouvernorat du Kef