Est-ce qu’une idée, une rencontre, ou une personne peut faire la différence? La réalité dans laquelle nous évoluons peut sembler impossible à transformer, mais sommes-nous réellement conscients du pouvoir de l’un de nous à faire la différence? C’est en substance l’attaque de la présentation du TEDx Carthage 2014 tenu dimanche 27 avril à Tunis.
En matière de différence, beaucoup peut être fait car les réussites des uns peuvent inspirer les jeunes venus nombreux en cette journée s’inspirer des parcours de leurs compatriotes qui se sont frayés des chemins à l’international et qui ont répondu présents à l’appel de la mère patrie après le 14 janvier.
Et contrairement à ce qu’a déclaré Hatem Karoui, slameur, animateur lors de sa présentation de la manifestation et du premier candidat -le retour à la Tunisie n’est pas une «dagga» (malédiction) mais tout juste l’expression de la reconnaissance, du patriotisme et de l’amour de tous nos compatriotes sis à l’international pour leur pays-, le grand Abou Al Kacem El Chebbi n’a-t-il pas dit «Lorsque je tends vers un but, je me fais porter par l’espoir et oublie toute prudence; je n’évite pas les chemins escarpés et n’appréhende pas la chute
dans un feu brûlant. Qui n’aime pas gravir la montagne vivra éternellement au fond des vallées…». On aurait aimé entendre M. Karoui clamer cela devant les 1.500 jeunes assis en face de lui et qui ont besoin de retrouver leur confiance et leur estime d’eux-mêmes et de leurs capacités à réussir plutôt que de décréter de son propre chef que le retour au pays était une «dagga» comme si nous pouvions faire de l’humour lorsqu’il s’agit de patrie! Mais il s’agit là de culture et l’on ne peut exiger d’un Hatem Karoui habitué à tourner tout en dérision à éviter de le faire lorsqu’il s’agit de certaines valeurs telles celle du patriotisme qui doit être sacré.
Toujours est-il que les présentations des success stories tunisiennes ont apporté du baume aux cœurs des participants qui s’étaient bousculés pour accéder au Palais des Congrès.
Les Tunisiens peuvent rêver et transformer leurs rêves en réalité car ils ont l’ambition et la capacité de les réaliser, c’est pourquoi nous pouvons opérer le changement : «we can make a change».
Premier intervenant, Lotfi Maktouf, cet avocat tunisien, seul à être membre du barreau de New York. D’origine modeste mais aujourd’hui une sommité en tant qu’avocat à l’international parce qu’il a été brillant dans ses études. Pendant des années, il a été conseiller principal au FMI et est retourné en Europe pour établir, en 1990, une boutique d’investissements avec le Baron Edmond de Rothschild. Il s’est spécialisé en fusions et acquisitions et pas n’importe où s’il vous plaît: en télécommunications et énergie.
Ce qui a ravivé le besoin de Lotfi Maktouf de son pays natal, c’est le soulèvement du 14 janvier lorsqu’il a vu tous ces jeunes descendre dans toutes les villes, gouvernorats et délégations du territoire national avec pour une seule maxime «Dignité et liberté». Pour être digne, il faut travailler, pour travailler, il faut étudier et pouvoir s’imposer sur le marché du travail.