La société Ulysse Hyper Distribution (UHD), Carrefour, a annoncé mercredi la conclusion d’un accord entre les parties syndicale et administrative “qui satisfait les revendications de tous les ouvriers sans exception et qui porte, notamment, sur l’augmentation des salaires, la diminution de la période des stages de recrutement, la hausse des primes accordées à l’occasion des fêtes et l’octroi de crédits de consommation”.
Le communiqué ajoute que “cet accord est le fruit d’un dialogue positif et constructif avec la partie syndicale la plus représentative, à savoir l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Cependant, la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT) a refusé d’adhérer à ce dialogue en décidant de recourir à la grève et d’empêcher les clients et les ouvriers d’entrer à l’espace commercial, selon la même source”.
De son côté la CGTT, dans un communiqué dont une copie est parvenu à notre rédaction, dénonce “les fausses informations du communiqué de la société Carrefour” et souligne:
· Le soi-disant « accord » ne satisfait pas les revendications de tous les travailleurs car le syndicat CGTT qui est largement majoritaire a été exclue des « négociations »
· Le soi-disant « accord » n’est pas le fruit d’un dialogue positif et constructif et n’a pas été conclu avec la partie syndicale la plus représentative à savoir la CGTT (le nombre des adhérents (es) de la CGTT à Carrefour est de 1088) mais « préférant » négocier avec le syndicat très minoritaire -l’UGTT- deux jours après la grève légale qui était largement suivie par les employés Carrefour -Tunisie, c’est-à-dire la CGTT.
· Le syndicat CGTT n’a jamais refusé le dialogue sérieux et responsable ni l’unité d’action syndicale dans le cadre du respect du pluralisme qui sont des principes fondamentaux de la CGTT, contrairement à la direction de carrefour qui a refusé de négocier sérieusement avec le syndicat CGTT durant plus de deux ans de sa constitution pour satisfaire le minium de ses revendications en se contentant au cours des réunions de donner des promesses (voir les procès-verbaux de deux dernières réunions entre syndicat CGTT et direction Carrefour en dates du 26 février 2014 et du 12 mars 2014 à la préfecture ) alors qu’elle a satisfait une partie de nos revendications à la partie syndicale minoritaire (UGTT) deux jours après la grève CGTT (voir le procès-verbal de la dernière réunion entre syndicat UGTT et direction Carrefour en date du 18 mars 2014 ).
Donc, il y a deux poids et deux mesures !
· Le syndicat CGTT a respecté la liberté du travail durant la grève et la majorité écrasante des employés de Carrefour Tunisie ont participé à la grève contrairement à la direction de Carrefour qui a tout fait pour faire échouer la grève : publication d’un communiqué de presse le 13 mars pour annoncer que CARREFOUR est ouvert les 14, 15 et 16 mars 2014, demande des renforts exagérés des forces de l’ordre avec des provocations pour les grévistes et les agressions qui ont eu lieu contre les dirigeants de la CGTT (voir communiqué de la CGTT du 14 mars 2014) , amener des employés qui ne travaillent pas dans les établissements en grève comme renfort en complicité avec le syndicat de l’UGTT qui a publié un communiqué à la veille de grève soit le 13 mars 2014 dénonçant la grève (voir copie du communiqué syndicat UGTT) dans le but est de faire échouer la grève d’une manière illégale et répressive.
· Le syndicat CGTT considère que le soit disant « accord » est partiel et impartial car la direction de Carrefour n’a pas été neutre mais partie prenante avec une partie syndicale (UGTT) contre la CGTT ce qui implique sa responsabilité dans les événements malheureuses qui ont eu lieu lors de la grève (arrestation, agression..)
· Le syndicat CGTT réaffirme sa disponibilité pour un vrai dialogue social sérieux et responsable dans la cadre du respect de la liberté syndicale, demande à la direction de Carrefour d’arrêter d’utiliser les méthodes vulgaires et irresponsable , et rappelle sa volonté de continuer à défendre les intérêts de ses adhérents (es) par tous les moyens légaux y compris la grève pour le respect du droit syndical violé par la direction Carrefour et la satisfaction des revendications des employés (es).