La viande de lapin, bien qu’elle représente une valeur nutritive élevée, n’est consommée en Tunisie, qu’à hauteur de 210 grammes par habitant et par an, contre une moyenne de 700 grammes par an s’agissant des européens, a fait savoir Mme Imen Daboussi, ingénieur au Groupement interprofessionnel des produits avicoles et cunicoles(GIPAC).
Ce niveau de consommation marginale s’explique par la réticence du tunisien à consommer la viande de lapin, vu ses connaissances limitées quant aux vertus de ce produit, outre la méthode de présentation de ce dernier à la vente, généralement sous forme non découpée, a-t-elle indiqué, lors d’une journée d’information, organisée, mercredi, à Tunis, sur «l’alimentation du lapin».
Elle a évoqué, par ailleurs, les problèmes de production auxquels la filière est confrontée. En effet, a-t-elle ajouté, la filière fait face à un problème de financement, sachant que le plafond accordé par les banques pour le financement des projets cunicoles est limité, à une infrastructure d’élevage ancienne et à une qualité médiocre des équipements et matériels d’élevage.
La filière pâtit, également, d’un problème de vente anarchique des lapins reproducteurs, du manque d’encadrement technique des éleveurs et d’une quasi- absence d’encadrement sanitaire des élevages. En plus des problèmes de production, le secteur cunicole en Tunisie fait face à des difficultés en matière de distribution, a encore avancé Mme Daboussi.
Il s’agit pour l’essentiel de la sous-exploitation, voire la non exploitation de la capacité d’abattage, de la prédominance des intermédiaires, de l’absence de normes de qualité et de la non valorisation des sous produits du lapin (peau, intestins ).
Elle a recommandé, à cet effet, d’encourager les promoteurs à créer leurs projets d’élevage de lapins, à travers l’augmentation des plafonds de financement et l’élaboration d’études standards de projets d’élevage au profit des promoteurs. Il s’agit également de combattre la vente anarchique des lapins reproducteurs, d’appuyer l’encadrement technique des éleveurs, d’inciter les éleveurs à se regrouper au sein de sociétés mutuelles, d’améliorer les méthodes de présentation et d’emballage et de renforcer l’abattage contrôlé. La journée d’information a été organisée par le groupe «alfa» de nutrition animale et le GIPAC avec le concours de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP).