M.Slim Besbes, conseiller auprès du chef du gouvernement, a appelé à la nécessité d’accélérer le processus de reddition des comptes en appliquant la loi et à identifier des mécanismes à même de hâter la justice transitionnelle, laquelle garantit la stabilité économique et rétablit la confiance des acteurs économiques, selon ses dires.
Intervenant dans le cadre d’un atelier organisé mardi, à Tunis, sur « le rôle du secteur privé dans la transition démocratique en Tunisie », il a indiqué que la transition démocratique ne peut se faire qu’à travers une transition économique intégrée du pays.
Et d’ajouter que la réussite de la transition démocratique ne dépend pas seulement des décideurs politiques mais nécessite également la participation des différentes composantes de la société, notamment, le secteur privé.
Ce processus sera d’autant réussi, selon lui, par la mise en place d’un modèle de développement qui garantit « un non retour » à la pauvreté et assure une répartition équitable des richesses. Il a souligné que la commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation a réuni 5000 dossiers, dont des centaines, sont actuellement soumis à la justice.
Et de rappeler dans le même cadre les différentes dispositions prises, comme la loi sur la confiscation, la mise en place de la commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation et du pole juridique et financier, outre le conseil supérieur de lutte contre la corruption.
La présidente de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) Wided Bouchamaoui, a, pour sa part, appelé les différents intervenants dans la vie politique, les composantes de la société Civile et le ministère des droits de l’homme et de la justice transitionnelle, à accélérer le parachèvement du processus de transition démocratique, précisant que la Tunisie a besoin aujourd’hui de toutes ses ressources et toutes ses forces vives, notamment, les hommes d’affaires.
Pour le président de l’Institut Arabe des Droits de l’Homme (IADH) Abdelbasset Ben Hassine, la Tunisie post révolution a besoin de lancer le processus de justice transitionnelle, d’autant plus que toutes les réalisations accomplies jusqu’à aujourd’hui ne dépassent pas dans la majorité des cas l’identification du concept de justice transitionnelle et l’échange d’expériences, outre des discussions théoriques sur cette question.
La justice transitionnelle nécessite la mise en place d’une approche collective qui réunira toutes les forces vives dans un cadre consensuel et un dialogue sociétal global, a-t-il estimé. Et d’ajouter que le processus de justice transitionnelle permet aux sociétés vivant une phase de transition de gérer les dossiers liés aux violations des droits de l’homme, de comprendre les mécanismes de fonctionnement des régimes dictatoriaux et de présenter des recommandations pour la réforme des lois et des institutions afin d’éviter la répétition de ces violations.
Le représentant de la haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme en Tunisie, a fait remarquer la concrétisation de la justice transitionnelle est tributaire de la mise en place de garanties à même de renforcer la confiance entre l’Etat, les entreprises publiques et privées dans le cadre de la transparence totale.
Les participants à cet atelier ont discuté de plusieurs questions relatives à la corruption financière, les crimes économiques et la crise économique en Tunisie, les perspectives de reprise et l’impact de la crise économique sur le processus de transition, outre la récupération de l’argent spolié, la reddition des comptes et la loi sur la justice transitionnelle”.