L’organisation ARTICLE 19 a dénoncé jeudi la condamnation du blogueur Yassine Ayari qui « constitue une violation flagrante du droit à la liberté d’expression tel qu’il est protégé par la Constitution du 27 janvier 2014 et le droit international ».
« Personne ne devrait aller en prison pour avoir critiqué les institutions de l’Etat » note la directrice des projets d’ARTICLE 19 Tunisie Saloua Ghazouani, citée dans un communiqué publié jeudi par l’organisation.
Et d’ajouter « Il est particulièrement inquiétant que les tribunaux militaires continuent à rendre des décisions en matière de diffamation sur la base du code de la justice militaire. seules les juridictions civiles devraient être compétentes pour juger de ce type d’affaire sur la base du décret loi 115-2011».
Pour Mme Ghazouani, la diffamation doit être entièrement dépénalisée en Tunisie et toutes les dispositions pénales contradictoires avec le décret loi 115 et qui demeurent applicables dans les affaires de diffamation doivent être abrogées.
Yassine Ayari avait publié sur les réseaux sociaux, des critiques accusant de hauts responsables militaires d’abus financiers et administratifs et reprochant au ministre de la Défense d’avoir laissé vacant des postes militaires.
Le 18 novembre dernier, un tribunal militaire l’avait condamné par contumace à trois ans de prison pour diffamation et atteinte à la dignité et au moral de l’armée.
Le blogueur a été interpellé le 24 décembre 2014 à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage et écroué à la prison civile de Mornaguia. Après son opposition à ce jugement, Yassine Ayari a été interrogé le 12 Janvier 2015 et jugé le 20 janvier d’un an de prison ferme à un an de prison ferme.