L’Association des étudiants africains en Tunisie (AESAT) regrette le regain de la persécution à l’égard des étudiants et stagiaires en provenance des pays d’Afrique Subsaharienne, a indiqué lundi le président de l’AESAT. Touré Blamassi.
”La situation se dégrade de plus en plus: actes de racisme, agressions, expulsions sans justificatifs, et nous subissons des pénalités pour des cartes de séjour provisoires que l’Etat ne veut pas régulariser”, explique M. Blamassi dans une déclaration à l’Agence TAP.
En effet, un étudiant a été refoulé pour la deuxième fois à l’aéroport Tunis-Carthage vers l’Egypte, qui n’était pas au départ son pays de provenance. Cet étudiant se trouve actuellement détenu au Caire alors qu’un autre étudiant avait déjà été refoulé vers le Niger sans aucun justificatif valable, a-t-il précisé.
L’Association s’interroge encore sur les raisons qui motivent de telles persécutions et de tels traitements et sur le silence des autorités face à ces atteintes aux droits des migrants.
”C’est pour cela que nous avons décidé d’adresser une lettre ouverte au président de la République tunisienne, M. Moncef Marzouki” dans laquelle on conteste ”les lenteurs et les difficultés liées au traitement et à la délivrance des cartes de séjour avec toutes les difficultés et désagréments inhérents, la disproportion des contrôles et interpellations même à domicile, les difficultés, les violences physiques et verbales et les agressions sexuelles, les discriminations et le racisme ambiant’. Ces facteurs ont pour conséquence un légitime sentiment d’insécurité et de malaise au sein de cette Tunisie qui nous a ouvert ses bras”, a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, des contrôles à domicile sont en train d’être menés dans la communauté de ces étudiants avec en prime des interpellations au cours desquelles les personnes arrêtées ne sont pas clairement informées de ce qui leur est reproché.