Le Conseil national de la Ligue Tunisienne de défense des Droits de l’homme (LTDH) a décidé de mandater une équipe d’avocats afin de poursuivre judiciairement ceux qui sont impliqués dans des agressions perpétrées contre des citoyens et des citoyennes ainsi que des militants de la Ligue qui ont participé, lundi, à Tunis, à une manifestation pacifique.
Dans une déclaration rendue publique, mardi, le conseil appelle à l’ouverture d’une enquête urgente par une instance neutre et indépendante sur les tenants et les aboutissants des agressions perpétrées le 9 avril, considérant la violence utilisée dans la répression des manifestations pacifiques comme étant une atteinte grave aux droits de l’homme et une violation manifeste des libertés publiques et individuelles.
La déclaration affirme également que la décision du ministre de l’Intérieur d’interdire le droit de manifester au niveau de l’avenue Habib Bourguiba constitue une violation de la loi, de la déclaration universelle des droits de l’homme et des pactes internationaux afférents, ratifiés par l’Etat tunisien.
La déclaration affirme que le recours à la violence est dépourvu de tout fondement plausible, appelant le ministre de l’Intérieur à renoncer à sa décision, dès lors que l’avenue Habib Bourguiba revêt une dimension symbolique pour l’ensemble des Tunisiens.
L’agression contre un nombre de ligueurs, constitue selon la même déclaration, une “agression délibérée” ciblant la Ligue et la société civile tout entière et constitue une atteinte à la liberté de manifester pacifiquement.
Les membres de la ligue, indique la déclaration, ont fait état de plusieurs agressions contre des manifestants par les agents portant uniforme et d’autres en civil, dénonçant le recours excessif à la force par les agents de l’ordre contre des citoyens ainsi que l’interdiction des manifestations y compris celle annoncée préalablement par le comité directeur de la LTDH.