Deux affaires ont été portées, jeudi, devant le tribunal administratif aux fins de contester la décision de la justice tunisienne de tenir à distance le procès sur l’affaire du complot contre la sûreté de l’Etat qui devra avoir lieu, mardi, 4 mars 2025.
A l’origine de ces deux affaires, Me Ahmed Soueb et Samir Dilou.
Sollicité par la Tap, Me Dilou précise que la première affaire est un recours en annulation tendant à annuler la tenue du procès à distance alors que la deuxième affaire prend la forme d’un recours en référé et vise à reporter le procès et à demander au juge de surseoir à statuer à son égard.
Me Dilou a ajouté que le Tribunal administratif devrait rendre son verdict, lundi prochain.
Quelques jours auparavant, la présidence du tribunal de première instance a envoyé une correspondance à la section de Tunis de l’ordre des avocats dans laquelle elle a justifié son jugement d’organiser ce procès « à distance » et de ne pas convoquer les accusés au siège du tribunal par l’existence « d’un danger réel ».
Pour le tribunal, cette décision concerne également les procès à caractère pénal encore en instance et dont les audiences sont fixées dans le courant de ce mos devant le pôle judiciaire de la lutte antiterroriste.
S’exprimant sur un ton rassurant, Me Dilou a affirmé qu’il est évident que le tribunal administratif donne gain de cause à ses clients, estimant que le jugement du TPI est « infondé », en outre le fait qu’il confond
entre « le caractère secret du procès » et « la menace réelle et le péril en la demeure ».
Les faits de l’affaire remontent au mois de février 2023 quand les forces de sécurité ont mené un vaste coup de filet visant nombre d’hommes politiques, de militants de la société civile et des avocats.
Les accusés devraient répondre de « la formation d’une entente dans le but de tramer un complot contre la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat ».
Aux yeux des familles des détenus ainsi qu’une large frange de la société civile, ce procès est une « affaire éminemment politique », tout comme il constitue « une violation manifeste des principes du procès équitable ».