La consommation de bière en Tunisie est un phénomène de masse, avec plus de deux millions de bouteilles ou canettes vendues chaque jour, selon les chiffres de la SFBT.
Ce marché est marqué par une forte demande, malgré la taxation élevée qui fait grimper le prix de la bière produite localement bien au-dessus de celui pratiqué en Europe. Pourtant, cette forte demande coexiste avec des politiques restrictives de l’État, qui limite l’accès à l’alcool en imposant des horaires de vente contraignants, interdisant sa vente certains jours religieux, et contrôlant l’octroi des licences de manière opaque. Cette réglementation crée un déséquilibre régional et pousse les consommateurs vers les centres-villes et zones touristiques, générant des embouteillages et des coûts supplémentaires.
Par ailleurs, le marché noir et la location de licences, souvent à des prix exorbitants, accentuent la facture finale pour le consommateur, qui peut payer jusqu’à dix fois le prix réel pour savourer une bière dans un cadre approprié. Cette situation expose les incohérences d’une politique qui, tout en engrangeant des milliards en taxes, marginalise les consommateurs et alimente un commerce parallèle florissant.