Dans un contexte où les prix des produits agricoles et alimentaires connaissent une tendance à la hausse, l’huile d’olive n’échappe pas à cette réalité, suscitant des inquiétudes parmi les consommateurs tunisiens, dans un pays qui est pourtant un producteur d’huile d’olive de renom.
L’expert en politique agricole et en développement durable, Faouzi Zayani, a exprimé son point de vue lors d’une récente intervention dans l’émission “Impossible” sur IFM, en date du mardi 26 septembre 2023. Il a souligné que la montée des prix de l’huile d’olive est une situation qui échappe au contrôle des acteurs locaux, et ce en raison de plusieurs facteurs.
M. Zayani a expliqué que la saison agricole précédente a été marquée par une chute significative de la production nationale d’huile d’olive, un phénomène qui n’a pas épargné la production mondiale. Il a précisé que la demande mondiale en huile d’olive s’élevait à 3,3 millions de tonnes, tandis que la production ne s’élevait qu’à 2,5 millions de tonnes. Cette disparité entre l’offre et la demande a des répercussions directes sur les prix, d’autant plus que l’huile d’olive est cotée en bourse.
Il a souligné que plusieurs grands producteurs d’huile d’olive tels que l’Espagne, l’Italie, la Grèce et la Syrie ont également connu une baisse de leur production, attribuant cette tendance à la hausse des températures et à des conditions climatiques moins favorables ces dernières années. Ainsi, la demande continue de surpasser l’offre, ce qui explique la flambée des prix de l’huile d’olive.
M. Zayani a mentionné qu’actuellement en Europe, le prix d’un litre d’huile d’olive atteint environ dix euros, tandis qu’en Tunisie, les consommateurs pourraient bientôt devoir débourser 33,5 dinars pour un litre. Il a également évoqué la politique de l’État tunisien qui a choisi, il y a quelques années, d’importer de l’huile végétale subventionnée, au détriment de l’huile d’olive nationale. Cette décision s’explique par la nécessité de générer des devises grâce à l’exportation de l’huile d’olive.