Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mehdi Jelassi, a affirmé, mercredi, que le syndicat “ne renoncera pas à son droit de défendre les acquis des journalistes et n’acceptera jamais toute forme de chantage ou de harcèlement exercés par le gouvernement à l’encontre des professionnels du secteur”.
Lors d’une conférence de presse, mercredi, tenue à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Jelassi a exprimé l’attachement du SNJT à la publication au JORT de l’accord conjoint et à mettre tout en oeuvre pour l’améliorer afin de garantir une vie décente à tous les journalistes.
Le président du syndicat a, par ailleurs, estimé que “le secteur des médias connaît de graves indicateurs en ce qui concerne les libertés.
En effet, le pouvoir exécutif tente de saper les libertés à travers le décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication”.
Ce déret-loi, a-t-il dit, constitue une arme pour faire taire toute voix libre et saboter la presse tunisienne.
Pour sa part, la vice-présidente du SNJT, Amira Mohamed, a estimé que le secteur des médias connaît aujourd’hui une situation “catastrophique”, ajoutant que le président de la République “en est le premier responsable”.
“Kais Saied est responsable de l’accroissement du comportement hostile à l’égard des journalistes, citant notamment des procès intentés contre toutes les voix libres”.
Selon Amira Mohamed, 17 procès ont été intentés à l’encontre des journalistes pour avoir exprimé une opinion ou une position politique. Elle a aajoué que le gouvernement dissimule délibéremment les informatrions.
La vice-présidente du syndicat a, sur un autre plan, qualifié de “tragique” la situation sociale du personnel de Snipe La Presse, d’Essabeh et de l’établissement Cactus Prod.
“Plusieurs affaires déposées contre des établissements privés pour manquement à des engagements professionnels ne sont pas encore examinées par la justice”, a-t-elle précisé.
Amira Mohamed a rappelé que le syndicat s’est adressé à la justice internationale pour faire annuler le décret-loi n°54 qui, selon elle, constitue un premier pas pour faire taire les voix et saper un des acquis du peuple tunisien, notamment la liberté d’expression.
Par ailleurs, le rapport élaboré par l’organisation Reporters sans frontières (RSF), et présenté pendant la conférence de presse, a montré que la Tunisie arrive à la 121e position dans le classement mondial de la liberté d’expression sur un total de 180 pays.
Une regression de 27 positions a été donc enregistrée par rapport à 2022.