La directrice générale de l’Observatoire National de la Jeunesse, Imen Belhadi, a indiqué que le séminaire sur “la participation des jeunes à la vie publique locale, expériences nationale et internationale”, organisé mardi à Tunis, vise à définir les formes de participation des jeunes en Tunisie et dans le monde, à mettre en évidence l’importance de l’adhésion à la vie publique et à sensibliser les différentes parties intervenantes à l’importance de consacrer le sentiment d’appartenance et la culture de citoyenneté chez les jeunes”.
Organisé dans le cadre du partenariat entre l’observatoire et le Centre International de Développement pour la Gouvernance Locale, ce séminaire, a-t-elle précisé, qui s’inscrit dans le droit fil de la mise en exécution du programme de ce centre sur la bonne gouvernance civique démocratique et le développement économique local, soutenu par la coopération danoise au développement, “a pour objectif également de soutenir les efforts de l’Etat dans la réactivation des réformes relatives à la décentralisation, la consécration des notions de gouvernance et à la promotion de la situation des jeunes aux plans régional et local”.
De son côté, Abdelkouddous Saadaoui, secrétaire d’Etat à la jeunesse, a souligné l’importance de ce séminaire dans la prospection des préoccupations des jeunes concernant l’emploi et la dignité, mettant l’accent sur la nécessité d’associer cette frange de la société aux stratégies nationales sur la jeunesse, tout en dynamisant le dialogue avec les jeunes, notamment dans les régions intérieures marginalisées.
Il a également mis en exergue l’importance de l’élaboration de projets pilotes au sein du système de gouvernance locale, à l’intention des jeunes de l’intérieur.
Après avoir conditionné la réussité de la transition politique et démocratique en Tunisie par la réalisation des objectifs visés par les jeunes, le secrétaire d’Etat à la jeunesse a indiqué que “le plafond des revendications des jeunes, quelles que soient leur légitimité et leur importance, reste en ce moment très haut en comparaison avec les moyens limités de l’Etat”.
Pour sa part, Sanim Ben Abdallah, chercheur en sociologie et expert au sein du centre international du développement local, a précisé que “le manque d’adhésion des jeunes à la vie publique, notamment dans les affaires locales, peut mener à l’élaboration de stratégies ne tenant pas compte des besoins et des aspirations des jeunes”.
Il a indiqué que “si le nombre des Tunisiens engagés dans la vie publique a augmenté après la révolution du 14 janvier 2011, la participation du secteur de la jeunesse reste en deça des attentes”.
L’étude nationale sur “les aspirations des jeunes concernant le processus constitutionnel et la transition démocratique”, a révélé que 6% seulement des jeunes sont des membres actifs ou des responsables d’associations. Et selon l’étude nationale sur “les comportements à risque des jeunes”, 95,4 % des jeunes affirment ne pratiquer aucune activité dans leur vie publique”.
Par ailleurs, un sondage effectué par l’observatoire national de la jeunesse et le forum des sciences sociales appliquées en 2003, révèle que 72% des jeunes en Tunisie ne font pas confiance aux institutions de l’Etat.
Une partie de ce séminaire a été consacrée à la présentation d’outils de communication et d’éducation pour la promotion de la participation des jeunes à la vie publique ainsi qu’à la présentation des chartes de ville et la participation des jeunes à la vie locale par des groupes de jeunes des régions de Regueb, Kasserine, Béja et Siliana.
Plusieurs représentants des structures gouvernementales et non gouvernementales nationales, régionales et locales et des représentants des parties internationales donatrices ont pris part à ces travaux.