La photographe tunisienne Mouna Karray et la commissaire indépendante Olfa Feki ont participé jeudi soir à la conférence ” Etre femme photographe dans le monde arabe ” organisée par l’Institut du monde Arabe (Ima) à Paris.
C’est dans le cadre de la deuxième édition de la biennale des photographes du monde arabe contemporain que la conférence a eu lieu, où les deux artistes tunisiennes ont exprimé leurs points de vue sur le sujet.
L’artiste photographe Mouna Karray, a présenté son expérience en tant que photographe, depuiis ses débuts au Japon. Elle a fait une lecture de sa série ” Noir ” exposée à l’Ima, où elle met en exergue un corps enfermé dans un sac pour faire allusion à l’idée de la création qui se révèle de l’obscurité. ” J’ai conçu ce travail sans penser au corps d’une femme ou d’un homme “, souligne Mouna Karray tout en insistant sur ” le corps humain “, ” l’être “, en dehors du genre.
Karray a, quant à elle, évoqué les difficultés auxquelles sont confrontés les artistes photographes en Tunisie, ” hommes ou femmes “, avant la révolution, notamment le contrôle de la police. Elle a indiqué que les artistes se sont exprimés librement après la révolution et qu’ils sont de plus en plus présents.
Olfa Feki, commissaire associée de l’exposition de la deuxième biennale des photographes du monde arabe à l’Ima estime que ” le titre de la conférence est très réducteur de la femme arabe “, ” car être photographe, doit sortir du genre, des nationalités “, considère Olfa Feki.
La commissaire a critiqué le regard porté sur la femme dans le monde arabe et les clichés et les préjugés sur les cultures dans la région. ” Ce regard très distinct entre femme et homme existe même dans les pays européens “, d’après Olfa Feki.