L’administration dans son état actuel n’est pas un facteur qui favorise la réalisation des objectifs de la Tunisie post-révolutionnaire, surtout dans le cadre d’un nouveau plan de développement basé sur la satisfaction des besoins du citoyen, a indiqué jeudi le ministre de la Fonction publique et de la gouvernance, Abid Briki.
Au cours d’une journée d’étude consacrée au projet d’appui à la mise en œuvre de l’E-gouvernement de l’Open Government en Tunisie, Briki a affirmé que le problème majeur, aussi bien pour le citoyen que pour l’investisseur, a toujours résidé dans l’administration bureaucratique et les procédures administratives.
Selon Briki, l’environnement de l’investissement a souffert de la lenteur des procédures administratives. ” Pour dépasser ce problème, la Tunisie s’est fixée deux objectifs majeurs : le premier est de mettre en place une administration efficace qui répond au besoin du citoyen et qui fournit des services plus rapides. Le deuxième objectif est de préparer un environnement administratif qui permet de faciliter toutes les autres réformes, ” a expliqué Briki.
Le ministre a évoqué le droit d’accès à l’information, soulignant que ” la Tunisie doit commencer par moderniser l’administration et instaurer une harmonie entre le cadre législatif et la réalité “. Selon lui, l’accès libre à l’information et la lutte contre la corruption demeurent tributaires d’une administration moderne et transparente et d’une approche participative qui implique citoyen, administration et société civile.
Le ministre des Technologies de l’information et de l’économie numérique, Anouar Maarouf a pour sa part présenté les différents axes de la stratégie de l’administration électronique “Smart Gov 2020″.
Selon Maarouf, cette stratégie ambitieuse d’un cout de 500 millions de dinars s’articule autour de 5 principaux axes :
Le premier axe est celui de la réingénierie des processus administratifs au service des citoyens. Le deuxième axe concerne les programmes qui comportent les différents systèmes d’information de l’administration et tout ce qui intéresse la circulation de l’information entre les différentes administrations comme la gestion électronique de la correspondance.
Le troisième axe s’articule autour de la réforme des systèmes d’information de tous les secteurs pour pouvoir intégrer le système de l’administration électronique. Le quatrième axe concerne les nouveaux services que fourniront l’administration électronique au citoyen. Le cinquième et dernier axe est celui de l’Open-gov qui permettra à la Tunisie de grimper l’échelle des principales destinations pour l’investissement.
Selon le chargé des projets TIC (Technologies de l’information et de la communication) au sein de la Banque Africaine de Développement (BAD), Samantar Omar Elmi, l’engagement de la banque dans ce projet date depuis 2013. Ce projet a été initié par le premier ministère tunisien : ” dès que nous avons reçu la demande de financement, nous avons fourni l’assistance technique ” a-t-il indiqué.
” La BAD est déterminée à appuyer la Tunisie dans son objectif d’arriver d’ici 2020 à une administration sans papier ” a-t-il conclu.
Notons que l’administration électronique en Tunisie vise à offrir un service à distance de qualité obstinément tourné vers la satisfaction des citoyens et le développement du climat des affaires.